Réalisé par Gore Verbinski, sorti le 5 février 2003
Titre original : The Ring
Avec Naomi Watts, Brian Cox, Martin Henderson, David Dorfman, Daveigh Chase...
"Après le décès de sa nièce dans des conditions étranges (c'est le moins que l'on puisse dire puisse que les causes du décès sont pour le moins "suspectes" et incompréhensibles...), une journaliste, Rachel Keller (interprétée par la ravissante Naomi Watts), décide de mener son enquête et découvre que la jeune fille est morte une semaine après avoir visionnée une cassette vidéo réputée "maudite". Pire encore, celle-ci était accompagnée de 3 copains lorsqu'elle a regardé la "cassette"; ils sont tous morts à la même heure et dans les mêmes étranges circonstances que la jeune fille. Quant à la meilleure amie de celle-ci, qui était présente lors de sa "mort", elle est aujourd'hui en "cure" dans un asile psychiatrique"... Mais, évidemment, lorsque Rachel met la main sur la bande, elle ne peut s'empêcher de la regarder et reçoit un coup de téléphone qui lui indique qu'il ne lui reste plus que 7 jours à vivre... D'abord sceptique, elle finira par y croire et tentera avec l'aide de son ex-mari ((Martin Henderson) de résoudre la clé de l'énigme. Surtout lorsque son fils va devenir malgré lui le téléspectateur de la dite cassette. Le compte à rebours est lancé. La malédiction est en marche..."
Evidemment, pour tout fan de l'original ou pour tout cinéphile branché, le principe même du remake, américain de surcroît, est à bannir. Et il est vrai que les américains nous ont montré à plusieurs reprises tout leur "talent" pour dénaturer des films originaux dans des remakes plus que contestables : les derniers me venant à l'esprit étant le navrant Un indien à New-York (remake du déjà très quelconque Un indien dans la ville), le minable Les Visiteurs en Amérique (remake des Visiteurs 1 & 2 - ceux avec Jacquouuuuuille et non pas avec les lézards pas beaux...!) ou les improbables The man with one red shoe (remake improbable du Grand blond avec une chaussure noire avec Tom Hanks à la place de Pierre Richard - heureusement que Tom Hanks a tourné dans de biens meilleurs films par la suite...), Oscar* (remake du film éponyme avec Sylvester Stallone à la place de Louis de Funès - imaginez de vous même le "résultat"...), Mixed Nuts (remake nullissime du cultissime Le père Noël est une ordure avec Steve Martin en vedette - tout un programme...) ou encore New-York Taxi (remake bien foireux de Taxi). Avec un tel passé, c'est sûr que ce genre de film ne laisse présager rien de bon...
Pourtant, il arrive parfois que certains réalisateurs plus audacieux ou plus talentueux se surpassent et concoctent des "remakes" qui rivalisent sans honte avec l'original et parfois même le dépassent. Ainsi, peut-on citer True Lies avec un Schwarzie bien plus crédible que le frêle Thierry Lhermitte (de La totale) dans le rôle du super agent secret. C'est aussi le cas des brillants Le talentueux Mr Ripley (avec les très convaincants Matt Damon et Jude Law en place de Alain Delon et Maurice Ronet dans Plein Soleil). Notons également les bons films Les liasons dangereuses (avec Glenn Close, John Malkovich et Michelle Pfeiffer) et Sexe intentions (avec Sarah Michelle Gellar, Ryan Philippe et Reese Witherspoon) qui sont tous deux d'excellents remakes de l'original Les liasons dangereuses de Roger Vadim (avec Jeanne Moreau, Gérard Philipe et Annette Vadim).
Enfin, l'exemple le plus probant demeure l'excellentissime L'armée des douze singes de Terry Gilliam qui offre un des meilleurs rôles de sa vie à Bruce Willis (avec Sixième sens et Die Hard) et surpasse haut la main l'original La jetée de Chris Marker (malgré que celui-ci mérite tout de même qu'on s'y attarde). La liste pourrait être plus longue encore mais, ne connaissant surtout des exemples que pour le cinéma américain et français (et ne voulant pas saouler davantage les lecteurs qui ont tenu jusque là... ), je vais m'arrêter ici.
Soit, revenons à Le Cercle : The Ring... S'agit-il oui ou non d'un bon remake ?

Bah oui, on tourne un peu en rond là, non ?
Si on me demande si le "film" est bon, je dirais que oui car la mise en scène est très bonne et les effets visuels saisissants. Il m'a d'ailleurs rappeller parfois l'ambiance asser intéressante du film The Cell de Tarsem Singh. En plus, Naomi Watts y est attachante à souhait et Martin Henderson très convaincant.Seul le énième clone de Haley Joel Osment m'est sorti par la tête tellement je l'ai trouvé insupportable et agaçant (ce qui veut approximativement dire la même chose... ).
Maintenant, si on me demande s'il s'agit d'un bon "remake", j'aurai un avis plus mitigé. En effet, l'intérêt des deux films est complétement différent. Ce qui est d'ailleurs peu commun vu qu'il s'agit strictement (à 2 ou 3 modifications près malgré tout) de la même histoire. Car si Hideo Nakata avait tous misé sur une ambiance tant visuelle que sonore pesante et oppressante où tout est suggéré (on n'y voit pas même une seule goutte de sang dans le premier opus), Gore Verbinski a à l'inverse lui décidé d'opter pour un film plus démonstratif avec des effets et des scènes qui montrent plus qu'elles ne suggèrent. On est bien loin ici de l'original, ou même du cinéma de M. Night Shyamalan (Sixième sens, Signes, Le Village) ou Alejandro Amenàbar (Tetis, Ouvre les yeux, Les Autres). Il faut ajouter également que le budget de l'original et du remake américain n'étant pas le même, la tentation de céder à la surenchère visuelle est donc bien plus grande. Rien qu'en voyant Ring 2 (la version japonaise), qui a un budget plus important que son prédesseur, on voit déjà que la qualité du film baisse de façon flagrante lorsque le réalisateur se laisse aller à des effets de mise en scène trop tape-à-l'oeil. En revanche, n'ayant pas lu livre Ringu de Koji Suzuki, dont Hideo Nakata s'est inspiré pour son film, je ne pourrais dire s'il s'agit ou non d'une bonne adaptation.
Néanmoins, en vue de ce que le cinéma américain a l'habitude de nous offrir dans le domaine du surnaturel et du fantastique horrifique, ainsi qu'en comparaison avec ses autres films (le tout juste distrayant La souris et le médiocre Le Mexicain - il n'avait encore pas attaqué sa saga à succès Pirates des Caraibes), on peut dire que Verbinski s'en sort très honorablement et nous offre un film plutôt pas mal dans son ensemble (à condition de ne pas chercher à le comparer systématiquement avec son original, qui reste bien meilleur - notamment grâce cette ambiance unique que Nakata a insufflé à son film). D'autant plus que si Le Cercle : Le Ring est à des lieux d'égaler l'original de Hideo Nakata comme je le précisais avant, il surpasse déjà sa très moyenne suite Ring 2 et arrive à peu de choses près au niveau (je ne compare aucunement la technique des deux films, mais uniquement le plaisir qu'ils ont pu me procurer) du très intéressant Ring 0 de Noria Tsuruta.
Au final Le Cercle : Le Ring constitue un divertissement horrifique classique, mais assez bien fait (on se surprend même à sursauter par moment). Bien sûr, il est loin de reproduire le climat d'angoisse intense dans lequel l'original nous plongeait, mais quel en aurait été le réel intérêt ? Et puis, on aura pu s'attendre à bien pire de ce film. Semi-échec ou semi-réussite, c'est donc à vous de voir...
* Le remake américain de Oscar avec Sylvester Stallone est plus connu chez sous le nom de L'embrouille est dans le sac. Ceux qui ont vu les deux films, voient bien le carnage (à la différence de Le Cercle : The Ring justement) qui en a été fait...
Commenter cet article