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LA SHINÉMATHÈQUE

LA SHINÉMATHÈQUE

« La connaissance s'accroît en la partageant. »

Le Survivant

Réalisé par Boris Sagal, sorti le 24 novembre 1971
Titre original : The Omega Man


Avec Charlton Heston, Anthony Zerbe, Rosalind Cash, Paul Koslo, Eric Laneuville, Lincoln Kilpatrick, Brian Tochi   ...


"Robert Neville, un médecin qui s'est injecté un vaccin expérimental, est le seul survivant d'une guerre menée aux armes biologiques. Subsistent cependant d'étranges êtres déformés qui s'appellent "La Famille" autour d'un chef psychotique. Les séquelles de la guerre biologique font qu'ils sont très sensibles à la lumière. Menés par leur gourou, ils décident que la science et la technologie sont la source de tous leurs malheurs et ne méritent pas autre chose que la mort et la destruction. Neville, grâce à la technique, parvient pour un temps à les garder au loin... Est-ce tout le futur qu'il peut envisager?"

D'après le roman de Richard Matheson, Je suis une Légende, paru en 1954

   Autres adaptations :

     
The Last Man on Earth (L'Ultimo Uomo della Terra)
   Sidney Salkcow & Ubaldo Ragona en 1964, avec Vincent Price

      Je suis une Légende (I am Legend)
   de Francis Lawrence en 2007, avec Will Smith



Mon avis
(passable) :
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Six ans seulement après
The Last Man on Earth de Sidney Salkcow et Ubaldo Ragona (le fait que celui-ci avait fortement déçu l'auteur du livre ayant servi de base n'est certainement pas étranger à cette précocité) et trente-sept ans avant Je suis une Légende de Francis Lawrence (une "attente" presque surprenante), le roman éponyme de Richard Matheson avait également fait l'objet d'une adapation cinématographique par Boris Sagal ; réalisateur assez méconnu qui a surtout œuvré pour la télévision sur des séries aussi fameuses que Columbo  ou encore La Quatrième Dimension. En place de Vincent Price et de Will Smith, on retrouve Charlon Heston (auquel j'ai dédié un article récemment suite à sa disparition le 05/04/2008). Après avoir été Moïse pour Cecil B. DeMille en 1956, Ben-Hur pour Willam Wyler en 1959, Le Cid pour Anthony Mann en 1961, un astronaute en proie à des singes évolués pour Franklin J. Schaffner en 1967 ou encore Jules César pour Stuart Burge en 1970, Charlon Heston avait tout à fait la carrure pour incarner le dernier survivant de l'espèce humaine !

L'acteur est d'ailleurs excellent dans toute la première partie du film, qui a visiblement grandement inspiré Francis Lawrence pour son
Je suis une Légende presque quatre décennies plus tard. On y trouve les mêmes plans impressionants d'un homme déambulant seul au volant de son bolide dans les rues désertiques d'une ville sans vie (il s'agit ici de Los Angeles, comme dans le livre, et non de New York) ; avec un soucis du détail appréciable puisque les détritus emportés pas le vent, les véhicules accidentés et les vitrines brisées ne sont pas oubliés. N'ayant pour autre compagnie rien d'autre que le silence, Robert Neville est contraint de s'inventer un semblant de vie sociale pour ne pas craquer. À l'instar de Will Smith, on verra donc Charlton Heston tailler le bout de gras avec des mannequins de grande surface ; son seul "ami" étant un buste représentant Jules César (ici, le chien a été complètement zappé du récit) peu enclin à jouer aux échecs sérieusement (peut-on vraiment lui reprocher ? ^__^).

Toutefois, à la différence du film de Francis Lawrence, le Neville de Boris Sagal apparaît comme très proche de celui du roman. Le sentiment de solitude extrême est ainsi plus palpable. Notre bonhomme est devenu par la force des choses un alcoolique notoire (seule la version de 2007, politiquement correct oblige, ne fait d'ailleurs pas référence à ce trait de caractère) pour ne pas craquer sous les assauts répétés des créatures, ici intelligentes et organisées (comme dans le livre), qui peuplent désormais la terre. Quand j'ai vu la manière dont le film commençait, je pensais vraiment tenir là la meilleure des trois adaptations...
Et là, c'est le drame ! En effet, le film se ramasse complètement dans sa dernière partie pour devenir totalement risible et absolument ringard.

http://img253.imageshack.us/img253/2573/lesurvivantxc2.jpgÇa fait un bon bout de temps que les Jacksons n'ont pas vu le soleil...

Pour commencer, il me semble inévitable de parler des "créatures" du film. En fait de créatures, qui ne sont pas plus des vampires que des zombies, il s'agit en fait d'une secte de beatnicks albinos revêtus de capuchons noirs qui se fait appeler "La Famille". Tout un programme. Ils ne boivent pas de sang et sont à peu près aussi effrayants que des sosies de C. Jérôme peroxydées ayant piqués les lunettes de Michel Polnareff et les fringues de Mireille Mathieu... Autant dire que question frousse, on a plus envie de rire qu'autre chose. En plus, le film se met progressivement à accumuler les faux raccords foireux et les incohérences douteuses. Ainsi, toutes les scènes de cascade sont affreusement mal cadrées et on devine (trop) facilement la doublure de Charlton Heston et sa moumoute (du cascadeur, par de Charlton ^__^). La crédibilité, qui n'était déjà pas extraordinaire depuis l'apparition des lapins crétins (pardon, des albinos hippies), en prend un sérieux coup. Au passage, il est amusant de noter que les membres de "La Famille" craignent la lumière et le feu, mais se trimballent pendant tout le film avec des torches. Une belle brochette de vainqueurs quoi...

Pour faire simple, je me suis totalement ennuyé sur cette dernière partie. Les acteurs étant particulièrement mauvais et le personnage de Matthias absolument contre-productif. Il n'apporte rien d'intéressant à l'histoire et n'est rien de plus qu'un gourou illuminé, mais noctambule, et sans charisme. En outre, l'explication de la catastrophe ayant décimé l'humanité semble plutôt désuète de nos jours. On évoque des missiles intercontinentaux et une menace extérieure que l'on suggère provenir du Bloc de l'Est (Russie, Chine, Cuba et associés). Le précédent film, ainsi que le suivant, ont été plus avisés en restant évasifs sur la raison de cette apocalypse ; moins marqués par leur époque, ils apparaîtront comme moins dépassés. Surtout, la référence biblique finale  (malheureusement reprise dans la version cinéma du film de Francis Lawrence) est vraiment de mauvais goût et finit de gâcher un film qui aurait tout de même pu demeurer un agréable divertissement. Restent une bande originale seventies kitsch à souhait, un hommage nostalgique à Woodstock (via une projection de cinéma en solitaire) et le plaisir de retrouver un Charlton Heston toujours impérial, le doigt sur la gachette, plus impitoyable que Chuck Norris et l'inspecteur Harry réunis. Ce qui ne suffit malheureusement pas à rendre vraiment indispensable un film qui a très mal vieilli et est sans nul doute la version la moins concluante du classique de Richard Matheson.


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Commenter cet article

L
L'adaptation la plus drôle de Matheson. Tout comme toi, les zombies albinos me font rire à chaque fois. :-) Et Charlton Heston est très bon dans le rôle de ce passionné d'armes.<br /> C'est un film que j'adore voir et revoir. Un très bon divertissement.
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G
Une adaptation très libre de Matheson, mais pas désagréable. Charlton Heston a le charisme nécessaire pour porter une grande partie du film sur ses épaules, et le fait d'avoir transformé les vampires en mutants sectaires et bigots n'est pas inintéressant. Cela dit, je pense que les versions avec Vincent Price et Will Smith lui sont supérieures par bien des aspects.
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S
<br /> <br /> Bonsoir Gilles,<br /> <br /> À mon humble avis, cette version s'adresse plus aux amateurs de Charlton Heston qu'aux fans du roman de Richard Matheson. Hormis pour apprécier la performance de Charlton Heston, je pense en<br /> effet qu'on peut se passer aisément de ce film.<br /> <br /> Sinon, nous sommes d'accord. Les deux autres versions me paraissent bien supérieures.<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.<br /> <br /> <br /> <br />