« La connaissance s'accroît en la partageant. »
2 Août 2008
Réalisé par Michael Bay, sorti le 25 juillet 2007
Avec Shia LaBeouf, Megan Fox, Josh Duhamel, Rachael Taylor, Tyrese Gibson, Anthony Anderson, Jon Voight, John Turturro…
Sans éviter l'écueil principal de ses films précédents (qui ont bien du mal à durer moins de 2h15), il ne parvient pas plus à contrôler ses tics clipesques de mise en scène. La réalisation de Transformers est, par moment, vraiment plus que lourdingue : images ultra-saccadées, caméra au poing quasi-omniprésente (genre reporter de guerre échoué dans une fabrique de bagnoles) et sur-abondance de détails lors des scènes d’action qui rendent le tout excessivement confus. Du coup, on ne parvient plus à admirer les prouesses techniques indéniables faites sur les animations des robots et, pire que tout, on ne plus comprend rien aux combats (on a d'ailleurs parfois un tantinet la désagréable impression de suivre une bataille de mouches en plein vol, tout en étant assis sur un lave-linge en mode essorage...). D’ailleurs, c’est bien simple, je n’ai quasiment jamais compris quel Autobot combattait quel Decepticon et lequel perdait… Certains séquences demeurent cependant de sacrés moments de bravoure comme celles mettant en scène le robot-scorpion, celui qui se change en avion de chasse ou encore, et surtout, le petit robot qui se change en lecteur radio-laser (le plus petit, mais aussi le plus réussi des robots selon moi). C’est plus que dommage car, au final, cette confusion permanente fait perdre au film toute son intensité.
Et puis, il ne faut pas davantage compter sur le fond pour rattraper la mise ! Alors déjà, le… euh… hum hum… "scénario". De la part du duo Alex Kurtzman / Roberto Orci (qui avait signé celui de The Island) je m’attendais à un tout petit peu à mieux pour être tout à fait honnête. Bon, je ne connais pas l’histoire originale du dessin-animé (ou plutôt je ne m’en souviens plus vraiment), ni de celles des comics, mais – comme il s’agissait de jouets à la base – la liberté d’adaptation me semblait tout de même assez large. En fait, le vrai problème vient du fait qu’on ne sache pas réellement si l'intention était de faire une parodie (ou à la limite, une comédie potache) ou un film vraiment sérieux ? En effet, l’histoire – qui pourrait certainement tenir sur un demi post-it replié – n’est déjà pas très enthousiasmante. Deux bandes rivales de robots extra-terrestres sont à la recherche d’un cube et… euh… il y en a des super gentils et d’autres qui sont vraiment très très méchants. Wahou le synopsis de malade ! Mais, le summum est surtout atteint par l’extrême platitude des dialogues ; on pourrait même parler de nullité affligeante lorsque les robots s’en mêlent (surtout Megatron qui, en plus de n’avoir aucun charisme, balance avec un sérieux terrifiant des inepties crasses du genre : « Je suis Megatron ! », « Donne-moi le cube, morceau d’viande ! », « Tu vas mourir, bout d’chair ! »). Au passage, j’aimerais bien savoir ce que donne la VO (bien que je ne sois pas fan habituellement pour ce type de productions ; déjà que j'avais du mal à suivre l'action sans à avoir à lire des sous-titres...) car, dans l’ensemble, j’ai trouvé les voix des robots plus que ridicules (à part pour ceux qui ont les voix françaises de Robert de Niro et de Sylvester Stallone peut-être).
Les personnages, ensuite, sont plus que caricaturaux. Une nouvelle fois, on retrouve le gentil ado boutonneux qui a du mal avec les filles et qui va d'un coup se retrouver sauveur de l'humanité. Bien évidemment, il va forcément y avoir au passage l’inévitable love story entre lui et la bombasse du coin qui l'avait, jusqu’à présent, royalement ignoré. Sans parler des Marines et autres sbires à la solde du gouvernement plus bourrins, bornés et abrutis les uns que les autres (avec, tout de même, un ou deux "héros" patriotes jusqu’au fond de leur âme ayant un "petit peu" plus de jugeotte que les autres). Sans surprise, on trouve aussi la petite génie de l’informatique bien roulée qui devine tout le plan dès le départ, mais que personne n’écoute… Par contre, je dois avouer avoir été agréablement surpris par le jeune Shia LaBeouf qui (malgré un nom vraiment difficile à porter, et encore plus à prononcer... ^__^) apporte une certaine fraîcheur appréciable à son personnage et pas mal de sympathie (je l'ai toutefois préféré dans les toutes dernières aventures d'Indiana Jones). On devine également que Jon Voight (qui prouve au passage que l’on peut avoir 69 ans et garder une pêche d’enfer !) et John Turturro ont bien dû s’éclater durant le tournage. De fait, si les personnages ne sont pas toujours très subtils, la bonne humeur manifeste des acteurs les interprétant fait vraiment plaisir à voir. Enfin, ses messieurs resteront difficilement insensibles à l’irréprochable plastique de la sexy Megan Fox (surtout qu’elle ne joue pas ici l’éternelle potiche, mais participe aussi réellement à l’action) ! Concernant l’humour, quoiqu’un peu lourd par moment (notamment quand les robots nous sortent des blagues à deux balles…), ce n’est peut-être pas toujours un modèle de subtilité non plus, mais il permet à maintes reprises de détendre l’atmosphère souvent pesante du film. Au passage, ne loupez pas la devise de la police sur la voiture Decepticon qui change. "To serve and protect" devenant "To punish and enslave" ; peut-être bien la plus belle trouvaille du film !
Au final, Michael Bay réussit certes le pari de nous proposer un blockbuster efficace et parfaitement calibré pour une sortie estivale, mais il ne parvient aucunement à réaliser le monument du genre annoncé. Le scénario et les dialogues sont bien trop simplistes (insipides ?), le film trop long (30 minutes de trop, facile), les scènes d'action parfois trop "brouillon", et le final un peu décevant (j’aurai cru Megatron plus coriace que ça…). Le film est aussi patriotique que Pearl Harbor, les personnages aussi manichéens que ceux d'Independence Day et les enjeux aussi passionnants que dans Godzilla. Pour faire court, si on sort de la salle sans avoir l’impression d’avoir été complètement floué (le spectacle est assuré), difficile d'être être véritablement conquis non plus. On passe juste un bon moment, sans se prendre la tête. Transformers ne va pas certes révolutionner l'histoire du cinéma mais, après tout, ce n'est pas ce qu'on lui demande non plus. Il remplit juste parfaitement sa mission de bon gros divertissement bourrin et décérébré (d’où mes deux smilies tout de même, car ça claque finalement pas mal !). Idéal pour en prendre plein les mirettes sur grand écran avec des potes ou sa copine en s'enfilant du pop-corn et autres boissons gazeuses (et surtout pas tout seul chez soi devant son ordi… T__T), la mise en chantier d'une suite était-elle nécessaire ? Les bourses des producteurs assurent que oui, on va les croire alors. Si le scénar' n'est pas trop indigent cette fois-ci (je sais, j'en demande beaucoup), ça pourrait peut-être donner quelque chose de bien. Qui sait ?
Films de Michael Bay chroniqués ici : Bad Boys II ; No Pain No Gain ; Transformers ; Transformers 2 : la revanche
Commenter cet article