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LA SHINÉMATHÈQUE

LA SHINÉMATHÈQUE

« La connaissance s'accroît en la partageant. »

Transformers

Réalisé par Michael Bay, sorti le 25 juillet 2007

Avec Shia LaBeouf, Megan Fox, Josh Duhamel, Rachael Taylor, Tyrese Gibson, Anthony Anderson, Jon Voight, John Turturro…

"Alors qu’une machine de guerre d’origine inconnue vient d’anéantir la super-base militaire américaine située dans le désert du Quatar, Sam Witwicky (Shia LaBeouf), jeune lycéen californien, découvre que la vieille Camaro que vient de lui acheter son père prend seule la route, à la nuit tombée, et se métamorphose, à l’abri des regards, en robot de 5 mètres de haut ! Ces deux géants de métal sont en réalité les éclaireurs de deux races rivales de robots extraterrestres. Nés de la toute puissance du "All Spark", un artefact cubique capable de créer des mondes et de leurs insuffler la vie, les bienveillants Autobots et les cruels Decepticons se livrent, depuis des temps immémoriaux, une guerre sans merci dont l’enjeu est le contrôle de l’univers. Leur conflit quasi fratricide ayant depuis longtemps réduit Cybertron, leur planète d’origine, à l’état de cendres, vilains et gentils robots errent depuis des siècles d’étoile en étoile à la recherche du "All Spark" perdu... Jusqu’au jour où celui-ci semble avoir été repéré sur une planète appelée "Terre". Le jeune Sam Witwicky va alors devenir l'ultime espoir de l'humanité. Semblable à des milliers d'adolescents, Sam, qui n'avait alors connu que les soucis de son âge (le lycée, les amis, les voitures, les filles...) va se retrouver entraîné malgré lui au cœur d'un mortel affrontement. Et il ne tardera pas à comprendre le sens de la devise de la famille Witwicky : Sans sacrifice, point de victoire !"
 


Mon avis (Passable) :      


Riche d’un budget colossal de 150 millions de dollars, Michael Bay nous a concocté l'année passée un énième blockbuster spécialement calibré pour cette période estivale. Après Bad Boys en 1995, The Rock en 1996, Armageddon en 1998, Pearl Harbor en 2001, Bad Boys II en 2003 et The Island en 2005 (qui a marqué la rupture d’avec le producteur de blockbusters par excellence, j’ai nommé Jerry Bruckheimer), Michael Bay persiste et signe dans son rôle de réalisateur de films d’action à gros budget(s) avec le faramineux Transformers. Comme pour sa dernière réalisation, celui-ci a de nouveau collaboré avec les studios Dreamworks. Néanmoins, à la différence de The Island qui, malgré des qualités indéniables (une idée de base intéressante notamment, des scènes d'action aussi abracadabrantesques que spectaculaires, des effets-spéciaux réussis, la plastique avantageuse de Scarlett Johansson…), n’avait pas vraiment explosé le box-office américain, Transformers se démarque donc par l’implication directe de monsieur Steven Spielberg lui-même qui, plus qu’enthousiasmé par cette adaptation cinématographique des célèbres jouets de la marque Hasbro, en est l’un des producteurs exécutifs. Quoi qu'il en soit, ce qui nous intéresse surtout est de savoir si elle vaut le coup ou pas cette pub sur grand écran de 2h30 pour Citroën ?

Sur la forme, la réponse est indéniablement positive. Chacun des films de Michael Bay marque une surenchère évidente dans les moyens et l'ambition (toujours dans l'optique de plaire au plus grand nombre) et, en ce sens en effet, dire que Transformers n’est pas efficace et spectaculairement bluffant serait d’une mauvaise foi évidente. Les effets spéciaux sont superbes, les robots modélisés avec un soucis dans le détail remarquable, les textures sont magnifiques, les scènes d’action impressionnantes, les explosions pétaradantes à souhait. Au passage, on ne pourrait que constater, avec une fierté bien française, que la plus belle carrosserie du film est une Renault (et plus précisément une "Megan" édition limitée "Fox" avec air-bags de série ! Ok, ok, je m'éclipse sans bruit par la porte du fond...). En même temps, c’est un peu le minimum requis que l’on attend d’une production de cette ampleur signée Dreamworks ; et à plus forte raison si c’est Michael Bay qui s’y colle !  Et puis, manque de pot pour le bébé de Bay (^__^), les pubs Citroën sont déjà passées par là comme je l'évoquais un peu plus haut et Transformers apparaît d'emblée comme assez peu novateur finalement. Bref, tout ceci permet éventuellement de se laisser berner une petite heure. Mais, le hic, c'est que le film de Michael Bay dure presque... 2h30 ! Aïe...
 
Transformers
Megan, Shia... une association de prénoms discutable. (pardon)

Sans éviter l'écueil principal de ses films précédents (qui ont bien du mal à durer moins de 2h15), il ne parvient pas plus à contrôler ses tics clipesques de mise en scène. La réalisation de Transformers est, par moment, vraiment plus que lourdingue : images ultra-saccadées, caméra au poing quasi-omniprésente (genre reporter de guerre échoué dans une fabrique de bagnoles) et sur-abondance de détails lors des scènes d’action qui rendent le tout excessivement confus. Du coup, on ne parvient plus à admirer les prouesses techniques indéniables faites sur les animations des robots et, pire que tout, on ne plus comprend rien aux combats (on a d'ailleurs parfois un tantinet la désagréable impression de suivre une bataille de mouches en plein vol, tout en étant assis sur un lave-linge en mode essorage...). D’ailleurs, c’est bien simple, je n’ai quasiment jamais compris quel Autobot combattait quel Decepticon et lequel perdait… Certains séquences demeurent cependant de sacrés moments de bravoure comme celles mettant en scène le robot-scorpion, celui qui se change en avion de chasse ou encore, et surtout, le petit robot qui se change en lecteur radio-laser (le plus petit, mais aussi le plus réussi des robots selon moi). C’est plus que dommage car, au final, cette confusion permanente fait perdre au film toute son intensité.

Et puis, il ne faut pas davantage compter sur le fond pour rattraper la mise ! Alors déjà, le… euh… hum hum… "scénario". De la part du duo Alex Kurtzman / Roberto Orci (qui avait signé celui de The Island) je m’attendais à un tout petit peu à mieux pour être tout à fait honnête. Bon, je ne connais pas l’histoire originale du dessin-animé (ou plutôt je ne m’en souviens plus vraiment), ni de celles des comics, mais  – comme il s’agissait de jouets à la base – la liberté d’adaptation me semblait tout de même assez large. En fait, le vrai problème vient du fait qu’on ne sache pas réellement si l'intention était de faire une parodie (ou à la limite, une comédie potache) ou un film vraiment sérieux ? En effet, l’histoire – qui pourrait certainement tenir sur un demi post-it replié – n’est déjà pas très enthousiasmante. Deux bandes rivales de robots extra-terrestres sont à la recherche d’un cube et… euh… il y en a des super gentils et d’autres qui sont vraiment très très méchants. Wahou le synopsis de malade ! Mais, le summum est surtout atteint par l’extrême platitude des dialogues ; on pourrait même parler de nullité affligeante lorsque les robots s’en mêlent (surtout Megatron qui, en plus de n’avoir aucun charisme, balance avec un sérieux terrifiant des inepties crasses du genre : « Je suis Megatron ! », « Donne-moi le cube, morceau d’viande ! », « Tu vas mourir, bout d’chair ! »). Au passage, j’aimerais bien savoir ce que donne la VO (bien que je ne sois pas fan habituellement pour ce type de productions ; déjà que j'avais du mal à suivre l'action sans à avoir à lire des sous-titres...) car, dans l’ensemble, j’ai trouvé les voix des robots plus que ridicules (à part pour ceux qui ont les voix françaises de Robert de Niro et de Sylvester Stallone peut-être).

Transformers
La plus belle carosserie du film est assurément cette Megan-là...

Les personnages, ensuite, sont plus que caricaturaux. Une nouvelle fois, on retrouve le gentil ado boutonneux qui a du mal avec les filles et qui va d'un coup se retrouver sauveur de l'humanité. Bien évidemment, il va forcément y avoir au passage l’inévitable love story entre lui et la bombasse du coin qui l'avait, jusqu’à présent, royalement ignoré. Sans parler des Marines et autres sbires à la solde du gouvernement plus bourrins, bornés et abrutis les uns que les autres (avec, tout de même, un ou deux "héros" patriotes jusqu’au fond de leur âme ayant un "petit peu" plus de jugeotte que les autres). Sans surprise, on trouve aussi la petite génie de l’informatique bien roulée qui devine tout le plan dès le départ, mais que personne n’écoute… Par contre, je dois avouer avoir été agréablement surpris par le jeune Shia LaBeouf qui (malgré un nom vraiment difficile à porter, et encore plus à prononcer... ^__^) apporte une certaine fraîcheur appréciable à son personnage et pas mal de sympathie (je l'ai toutefois préféré dans les toutes dernières aventures d'Indiana Jones). On devine également que Jon Voight (qui prouve au passage que l’on peut avoir 69 ans et garder une pêche d’enfer !) et John Turturro ont bien dû s’éclater durant le tournage. De fait, si les personnages ne sont pas toujours très subtils, la bonne humeur manifeste des acteurs les interprétant fait vraiment plaisir à voir. Enfin, ses messieurs resteront difficilement insensibles à l’irréprochable plastique de la sexy Megan Fox (surtout qu’elle ne joue pas ici l’éternelle potiche, mais participe aussi réellement à l’action) ! Concernant l’humour, quoiqu’un peu lourd par moment (notamment quand les robots nous sortent des blagues à deux balles…), ce n’est peut-être pas toujours un modèle de subtilité non plus, mais il permet à maintes reprises de détendre l’atmosphère souvent pesante du film. Au passage, ne loupez pas la devise de la police sur la voiture Decepticon qui change. "To serve and protect" devenant "To punish and enslave" ; peut-être bien la plus belle trouvaille du film !

Au final, Michael Bay réussit certes le pari de nous proposer un blockbuster efficace et parfaitement calibré pour une sortie estivale, mais il ne parvient aucunement à réaliser le monument du genre annoncé. Le scénario et les dialogues sont bien trop simplistes (insipides ?), le film trop long (30 minutes de trop, facile), les scènes d'action parfois trop "brouillon", et le final un peu décevant (j’aurai cru Megatron plus coriace que ça…). Le film est aussi patriotique que Pearl Harbor, les personnages aussi manichéens que ceux d'Independence Day et les enjeux aussi passionnants que dans Godzilla. Pour faire court, si on sort de la salle sans avoir l’impression d’avoir été complètement floué (le spectacle est assuré), difficile d'être être véritablement conquis non plus. On passe juste un bon moment, sans se prendre la tête. Transformers ne va pas certes révolutionner l'histoire du cinéma mais, après tout, ce n'est pas ce qu'on lui demande non plus. Il remplit juste parfaitement sa mission de bon gros divertissement bourrin et décérébré (d’où mes deux smilies tout de même, car ça claque finalement pas mal !). Idéal pour en prendre plein les mirettes sur grand écran avec des potes ou sa copine en s'enfilant du pop-corn et autres boissons gazeuses (et surtout pas tout seul chez soi devant son ordi… T__T), la mise en chantier d'une suite était-elle nécessaire ? Les bourses des producteurs assurent que oui, on va les croire alors. Si le scénar' n'est pas trop indigent cette fois-ci (je sais, j'en demande beaucoup), ça pourrait peut-être donner quelque chose de bien. Qui sait ?

 

Films de Michael Bay chroniqués ici : Bad Boys II ; No Pain No GainTransformers ; Transformers 2 : la revanche

 
Pour voir d'autres chroniques de films : cliquez-ici

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R
Contrairement à l'un d'un commentateur, je vous trouve très indulgent. Heureux toutefois de lire que Shia Labeouf est effectivement l'un des seuls éléments positif à retenir de ce film.<br /> La plupart des plans les plus réussis figuraient dans la bande annonce, autant dire que côté surprises spectaculaires je suis resté sur ma faim. Il m'est très difficile d'imaginer Steven Spielberg impliqué dans cette chose, lui qui sait si bien concilier les exigences du blockbuster avec un certain niveau de qualité.<br /> <br /> Robby
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S
<br /> <br /> Bonjour RobbyMovies,<br /> <br /> Transformers n'est effectivement pas un film qui va demeurer dans ma mémoire. Ce qui ne sera certainement pas le cas des publicités Citroën reprenant le même principe et, qui pour le coup,<br /> s'avèrent diablement efficaces. Il faut peut-être chercher la raison de tout ça dans le fait qu'elles soient suffisament courtes quand le film de Michael Bay traînait laborieusement en<br /> longueur...<br /> <br /> Après, Shia LeBeouf est sympathique et Megan Fox très charmante, mais ça reste peu. J'ai également du mal à croire que Steven Spielberg puisse impliquer dans ce projet...<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.<br /> <br /> <br /> <br />
O
Faudrait que je revois les bonus et écoute le comm audio pour voir l'esmpreinte de S. Spielberg (même si beaucoup de ses thèmes sont abordés de façon maladroite et caricaturale par M. Bay mais aussi par les scénaristes) : les ados marginaux, les ET.<br /> <br /> je pense que Comme Bad Boys 2 il faut voir ce film comme un plaisir coupable parce que traité avec sérieux comme un gamin qui s'amuse avec ces jouets. Peut être S. Spielberg s'avait que M. Bay ou destruction massive man était l'homme de la situation et ces films passés l'ont prouvé. <br /> Et ton préféré de M. Bay ? perso je choisis The Rock et Bad Boys.
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S
<br /> <br /> Bonsoir Oreo,<br /> <br /> J'aime bien Bad Boys et The Island, mais mon préféré demeure The Rock. J'ai surtout adoré Sean Connery jouant les James Bond à la retraite et Ed Harris campant un<br /> "méchant" très intéressant (et absolument pas manichéen). C'est aussi le film de Bay le moins patriotique  (grâce au personnage d'Ed Harris) et j'aime bien Nicolas<br /> Cage aussi, alors...<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.<br /> <br /> <br /> <br />
M
C'est justement en lisant des critiques comme celles-ci, sur des films que j'ai déjà vu, que je me rassure sur les autres, et me dis que je peux aller voir des films sur lesquels j'hésite encore sur ton simple avis... (et oui : à l'heure où aller au cinéma à deux revient plus cher que d'acheter un dvd, la question est entière...)<br /> <br /> Nous tombons d'accord sur les faiblesses du film, même si, pour ma part, je n'en veux pas trop au scénario, mais plus aux personnages dont certains, on l'imagine par le biais de scènes coupées, ont été carrément pris au rabais, et dont on se fiche superbement de comment ils finissent. (je sais, c'est décousu comme ça, mais je retranscris tel quel...)<br /> <br /> A un moment, dans ta critique, tu parles d'une hésitation entre la bonne grosse parodie et le film bourrin de premier degré. J'ai eu cette réflexion moi-même et y avais trouvé une réponse assez tôt dans le film. Grâce à un plan : THE plan Michael Bay par excellence qu'on peut retrouver dans Rock, dans les bad boys, etc... à savoir le plan dans la course poursuite, où la caméra est au ras du sol, fixée à la voiture, ce qui donne une impression de vitesse des plus grandes et fait toujours un effet boeuf à l'écran. Sauf que là, ce plan apparait sur une vague "course poursuite" avec ledit Laboeuf et son vélo ! Un plan d'un aussi gros ridicule ne pouvant quand même pas être pris au sérieux, je décidai de penser que mister Bay prenait le choix d'un film à double lecture, dans un salvateur esprit d'autodérision. J'ai donc passé un bon moment de cinéma, mon humour de second degré grandement aidé par les voix profondément ridicules des autobots...<br /> <br /> <br /> Sinon, pour la critique, j'aurais fait un petit paragraphe sur un passage qui m'a fait mourir de rire mais qui n'a pas forcément été perçu par beaucoup. Au moment de choisir la voiture, Shia hésite à moitié entre la Chevrolet (je crois que c'est ça, je me souviens surtout que c'était une marque américaine) qu'il choisit finalement, et la coccinelle qui est à côté. Un coup de la future voiture sur la coccinelle en piteux état finira de la démolir, et une ligne est dite dans ce sens "tu vas quand même pas prendre ce tas de ferraille ? ", ou quelque chose du genre (en même temps, ça fait un an que je l'ai pas vu...) Il est intéressant de noter que la coccinelle en question est l'autobot originel de la série, et quand dans le soucis d'américanisation totale du film, elle a été changée en voiture de l'oncle sam. Non sans un denier clin d'oeil, donc.
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S
<br /> <br /> Bonjour Medigane,<br /> <br /> Je me souviens de ce passage avec la Coccinelle, mais j'avoue ne pas avoir tilté sur le coup ; ne me rappelant plus vraiment de la série animée comme je le mentionne dans ma chronique... En<br /> revanche, j'ai particulièrement apprécié le passage furtif où la devise de la police sur la voiture d'un Decepticon change ; "To serve and protect" devenant "To punish and<br /> enslave". ^__^<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.<br /> <br /> <br /> <br />
:
J'aime bien ce film. Je l'ai encore regardé ce week-end.<br /> Mais c'est vrai que l'histoire est un peu lourde et va trop vite.<br /> Le film aurait du plus s'inspirer de la série animée pour ce premier volet.
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C
"La plus belle carosserie du film est assurément cette Megan-là..."<br /> <br /> Ca sens le grand art. Tu joue avec les mots comme Picasso avec sa peinture (et non sa citroen ^^). J'ai bien aimé ce film. C'est divertissant on en prend plein la vue et le tout sans prise de tête :)
Répondre
S
<br /> <br /> Salut Vlad,<br /> <br /> Bien vu le jeu de mot sur Picasso (le peintre) et Picasso (la voiture). D'autant plus que les précurseurs du robot qui se transforme en bagnole en "live" sur écran sont<br /> les animateurs de chez Citroën...<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.<br /> <br /> <br /> <br />