Réalisé par Na Hong-Jin, sorti le 18 mars 2009 Titre original : Chugyeogja
Avec Kim Yoon-seok, Ha Jeong-woo,SeoYeong-hie, Kim Yoo-jeong, Koo Bon-woong, Jung In-gi, Park Hyo-ju, Choi Jeong-woo...
"Joong-ho (Kim Yoon-seok), ancien flic devenu proxénète, reprend du service lorsqu'il se rend compte que ses filles disparaissent les unes après les autres. Très vite, il réalise qu'elles avaient toutes rencontré le même client, identifié par les derniers chiffres de son numéro de portable. Joong-ho se lance alors dans une chasse à l'homme, persuadé qu'il peut encore sauver Mi-jin (Seo Yeong-hie), la dernière victime du tueur...."
Mon avis (coup de cœur) :
S’il y a un bien un pays qui me passionne de plus en plus cinématographiquement parlant, c’est incontestablement la Corée du Sud. En effet, malgré toute la délicatesse que l’on peut avoir à juger avec impartialité la production cinématographique d’un pays d’où nous parviennent qu’un (trop) maigre échantillon de films (évidemment triés sur le volet car, a fortiori, les navets doivent aussi y pousser), force est de reconnaître que ceux qui réussissent précisément à "s’imposer" (le mot est fort étant donné la distribution chaotique qu’ils rencontrent habituellement) jusque dans nos salles sont d’une remarquable qualité. Capables de s’adapter aux genres les plus variés (le film de guerre avec Frères de sang, l’épouvante avec 2 Sœurs, le film de monstres avec The Host, ou encore le western avec Le Bon, la Brute et le Cinglé), les cinéastes sud-coréens se montrent d’autant plus doués lorsqu’ils s’attaquent aux polars, excessivement noirs de préférence (rivalisant de fait allégrement avec les meilleurs standards américains du genre ou les plus grandes réussites du cinéma hongkongais). C’est ainsi qu’on a vu débarquer–de presque nulle part, serais-je tenté de dire – des petites bombes aussi explosives que Sur la trace du serpent de Lee Myung-se, Memories of Murder de Bong Joon-ho, A bittersweet life de Kim Jee-woon et la référence déjà incontournable qu'est Old Boy de Park Chan-wook. Avec The Chaser, Na Hong-jin – jeune étudiant en cinéma dont ce n’est que le premier film – démontre une nouvelle fois (à tous ceux qui douteraient encore) que le savoir-faire sud-coréen en termes de cinéma de genre n’est clairement pas une légende ; un cinéma qui surprend autant par sa formidable vivacité que par la remarquable virtuosité avec laquelle il parvient à se renouveler continuellement au-delà des inévitables codes établis.
Pour concevoir son long-métrage, ce jeune prodige ayant débuté la bande-dessinée – ce qui explique certainement l’extrême rigueur esthétique dont le film a fait l’objet–s’est inspiré d’un sordide fait divers ayant défrayé la chronique au pays du matin calme (ou plutôt au pays du matin clair, si on se réfère à la traduction exacte de l’expression). En 2004, un jeune sud-coréen, arrêté après l’agression d’une masseuse et rapidement inculpé pour l’homicide de plusieurs femmes, avoue à une police consternée avoir assassiné pas moins de 26 personnes. Confessant dévorer certaines parties de ses victimes, le meurtrier affirma aussi qu’il prévoyait de porter le nombre de celles-ci à 100. Na Hong-jin fut très surpris du manque d’implication de la police et du peu d’engouement suscité par cette affaire à l'époque. Pour le réalisateur de The Chaser, il ne fait aucun doute que la nature des victimes – principalement des prostituées, des masseuses et des hôtesses de bar – a contribué au bâclage de l’affaire et à sa résolution tardive (certaines vies auraient probablement pu être sauvées). Bien que Na Hong-jin ait pris un certain nombre de libertés en peaufinant son scénario, le résultat n’en dégagera pas moins le même sentiment d’amertume concernant les institutions judiciaires, les médias et le population contemporaine en général. Loin de se contenter d’être un vulgaire brûlot moralisateur, The Chaser est un polar hybride qui puise surtout son originalité dans l’intelligence avec laquelle le cinéaste parvient à se réapproprier le genre (à la fois fidèle à ses conventions immuables et mué d’un véritable souci de distanciation) et à enrichir constamment sa structure. Pas seulement polar d’une extrême noirceur, The Chaser peut également s’appréhender selon le moment comme un thriller psychologique, une pure horreur urbaine, un mélodrame humain ou même une comédie satirique. À l’aise dans tous les registres, Na Hong-hin aboutit ainsi à un cocktail détonnant d’une belle maîtrise formelle où chaque ingrédient sublime l’autre et où chaque seconde scotche plus encore le spectateur à son siège. Et si l’inversion des valeurs est désormais une convention commune du film noir (où, davantage que le noir ou le blanc, le gris est plus jamais de rigueur), The Chaser outrepasse le simple hommage au genre en proposant un personnage principal pas seulement antipathique, mais tout à fait pitoyable.
Proxénétisme : un business presque parfait.
Viré de la police pour une sombre histoire de corruption, Joong-ho s’est délibérément lancé dans le business lucratif de la prostitution (mettant ainsi sa morale avec les nombreux billets que lui rapporte son activité peu reluisante : au placard). Cet ancien flic devenu proxénète va pourtant devoir reprendre du service lorsque "ses filles" vont commencer à s'évaporer mystérieusement les unes après les autres. Notre antihéros (difficile de l’appeler autrement) étant ce qu’il est, il pense tout d’abord à ses propres intérêts et n’apprécie que modérément que son gagne-pain se fasse ainsi la malle (avec un magot lui revenant "de droit" qui plus est). L’introduction se termine d’ailleurs par un plan de Joong-ho dans sa voiture qui – pris de colère suite à la disparition de la dernière – vocifère un cinglant : « Salope ! Si je t’attrape, je te tue ! ». Voilà qui est dit. Si le personnage semble gagner en humanité au fur et à mesure que le film avance, ce n’est effectivement pas l’amour de son prochain qui le pousse d’abord à agir, mais bel et bien l’appât du gain. Profitant de ces femmes sans véritablement se soucier d’autre chose que de la manne financière qu’elles représentent (n’hésitant pas un instant à envoyer l’une d’elles chez un énième client dont il ne sait rien en dépit de la forte fièvre qui la cloue au lit), il n’imagine pas un instant – lorsqu'il découvre que toutes celles qui ont disparu avaient préalablement été en contact avec le même client – qu’il puisse avoir affaire à un tueur en série. Pour lui, il est évident qu’il s'agit d'un concurrent peu scrupuleux se plaisant à revendre ses filles. La perspective d’utiliser l’une d’elles pour le piéger ne le gênera donc pas le moins du monde. Et lorsqu’il tombera sur la fille de l’une des prostituées enlevées, il n’éprouvera pas plus de remords à l’entraîner dans sa traque ; allant même jusqu'à se servir d’elle pour faire le guet plutôt que la placer en lieu sûr. Antipathique, sûr que notre gaillard l'est. Et pourtant, notre sombre maquereau va rapidement s'imposer comme l'une des rares figures d'humanité au sein de cette société révoltante qui n'accorde que peu d'importance à la vie, le seul à tout mettre en œuvre pour retrouver une "vulgaire" prostituée. Interprété par un Kim Yoon-seok d'une justesse remarquable, notre antihéros va donc progressivement s'attirer notre sympathie de par son implication sans faille – d'abord intéressée, mais finalement sincère – et son amusante maladresse à entrevoir les rapports humains (la relation qu'il finit par nouer avec sa fille disparue et la gosse de cette dernière est assez touchante). Débordant d'énergie et de passion, le personnage qu'il incarne crée un contraste étonnant avec celui joué par Ha Jeong-woo (même si une même intensité de jeu les unit). En effet, face à l'inextinguible rage qui inonde son visage, l'invariable inexpressivité du serial killer n'en est que plus intense. Loin des mimiques appuyées – souvent à la limite de la caricature – des meurtriers sanguinaires singeant Hannibal Lecter, celui demeurera donc inexorablement impassible... et insondable (on pense souvent au tueur de Se7en ; influence évidente du cinéaste). Pas davantage expliquée que véritablement explicable, l'ignominie de ses actes sera pourtant l'unique chose que l'on connaîtra vraiment de lui. Ce qui le motive réellement – une éventuelle impuissance est vaguement évoquée – tout comme ce qui l'a amené ici (son passé demeurant tout aussi insaisissable) sont malicieusement laissés dans l'ombre et contribue à renforcer grandement l'aura maléfique de ce personnage ô combien mystérieux. Son identité a beau être rapidement divulguée, il n'en reste pas moins une énigme totale. Or, il n'est plus à démontrer que ce qui reste inconnu terrifie toujours davantage que ce qui est révélé ; son air aussi faussement inoffensif que le diable agissantde surcroît – au même titre que son apparente amabilité – comme un redoutable catalyseur d'angoisse absolue. Et si l'extrême brutalité du proxénète (qui ne va d'ailleurs pas se gêner pour le rosser rudement) peu choquer, on est infiniment plus horrifié par l'effroyable "délicatesse" avec laquelle le meurtrier "allège" leur calvaire de ses victimes (quelle charmante attention !). Parvenant à alterner admirablement entre ce qu'il faut de douceur et de violence pour rendre crédible ce tueur manipulateur, l'acteur excelle vraiment lorsqu'il s'agit de susciter un irrépressible malaise. Il semble effectivement bien difficile de soupçonner la moindre agressivité lorsqu'on observe ce visage candide à l'apparence quasi juvénile ; avant de constater la sauvagerie dont il est effectivement capable. Bien difficile aussi de comprendre son raisonnement lorsqu'il se rend aussi facilement ; avant que la terrible possibilité de sa libération ne se profile. Effaré, on ne peut alors que se dire : « Pas possible, cet enfant de salaud ne va quand même pas s'en sortir comme ça !? ».
Manipulation : la combine a des yeux.
La première demi-heure est d'ailleurs pour le moins révélatrice des intentions du réalisateur Na Hong-jin. Après une éprouvante traque de près de vingt-minutes dans les ruelles montantes d'un quartier résidentiel de Séoul (qui ne laisse pas plus aux acteurs qu'aux spectateurs la possibilité de reprendre leur souffle), le scénario habile de The Chaser ne se contente pas seulement de dévoiler l'identité du tueur, mais nous montre également son arrestation. Allant à l'encontre du schéma habituel du genre, cette construction narrative étonnante va – au lieu d'annihiler tout suspense– a contrario permettre à l'histoire de prendre d'intéressantes directions. Car si le meurtrier se rend aussi vite à la police, c'est évidemment parce qu'il connaît bien–comme bon nombre de sud-coréens ? – les défaillances du système. Un système qui pousse les filles dans les bras de la prostitution (et notamment ces jeunes mamans célibataires n'ayant pu trouver d'autres alternatives pour subvenir aux besoins de leurs enfants). Un système où des flics deviennent pires que ceux qu'ils sont censés arrêter (le joyeux bordel généralisé dans lequel baigne le commissariat de police commence par faire sourire, avant que l'incompétence chronique des forces de l'ordre ne finisse par susciter une totale indignation). Portrait féroce et inquiétant d'une police corrompue, clientéliste et à la solde du pouvoir (la disparition d'une poignée de prostituées des bas-fonds semblent nettement mobiliser les troupes que l'attentat "fécal" dont a été victime un haut dignitaire de la ville), The Chaser n'est pas plus tendre avec les bureaucrates que Na Hong-jin ne se contente pas seulement "d'entarter" à sa façon, mais les présente dans toute leur impotence. À l'instar de ce procureur carriériste d'une incommensurable bêtise, les représentants de la loi semblent rivaliser de connerie. D'une police dépassée par ses contradictions internes jusqu'à cet appareil judiciaire amorphe, en passant par des médias jouant le jeu du système, la notion de justice est pour le moins ambivalente et révoltante. Tandis que s'amorce une impitoyable course contre la montre – et contre la mort–pour tenter de sauver la dernière victime du tueur, la peinture d'une société en perdition va peu à peu s'esquisser. Une société de plus en plus déshumanisée, indigne, cruelle et tout simplement absurde. Une société où des flics deviennent proxénètes et où on ne prête même plus attention à ses voisins (de ces prostituées qu'on abandonne à leur sinistre sort à ces prêtes qui disparaissent sans que personne ne s'inquiète vraiment lorsqu'un étranger emménage à sa place). Devant d'aussi consternantes aberrations, le glissement de la loi des hommes vers la loi de la rue apparaît alors comme quasi inéluctable ; effrayant constat de la dégradation qui gangrène toutes les valeurs d'une société éminemment injuste et violente (ironiquement, c'est en devenant proxénète que Joong-ho s'investit dans cette quête qu'il aurait probablement négligée s'il était resté simple flic). Comme souvent dans le cinéma sud-coréen, la violence du film sera d'ailleurs représentée sans tabou et de manière particulièrement graphique (en témoigne notamment la très dure scène du début dans la salle de bain). À l'instar des thrillers sauvages de Park Chan-wook (le marteau est d'ailleurs une nouvelle fois mis à profit), The Chaser ne cherche pourtant pas à choquer comme un vulgaire film gore, mais tend plutôt vers une sorte de réalisme très cru où l'épuisement est palpable, où les coups portés meurtrissent et où les blessures font mal. Certains trouveront cette représentation explicite de la violence quasi insupportable mais, pour ma part, je n'y ai vu aucune gratuité. Le calvaire de Min-jin n'est pas qu'un simple artifice cinématographique, on le ressent totalement ; la fureur de Joong-ho pas seulement simulée par l'acteur, on la vie intensément. D'ailleurs, si on ne peut que comprendre la hargne de notre antihéros et l'ampleur de sa frustration au regard de la situation, il ne faudrait pas pour autant y voir une espèce d'éloge de l'auto-défense et de la justice sauvage. Comme on s'en apercevra rapidement, l'aveuglement conduit systématiquement à l'erreur et à de tragiques conséquences. Et si l'enjeu évolue pour notre ancien flic devenu proxénète (il ne s'agit plus seulement de sauver une source de revenus, mais surtout une vie humaine ; prise de conscience tardive amplifiée par les larmes – pudiquement filmées hors-champ – d'une petite fille), le film ne semble pourtant proposer aucune échappatoire miraculeuse à sa quête de rédemption. En dépit detoute la passivité et l'incapacité dont la police fait preuve, celui-ci demeurera à jamais désespérément coupable d'avoir jetée dans la gueule du loup celle qu'il était malgré tout censé protéger. Radicale plongée au cœur des ténèbres, The Chaser pose un regard cruel, violent et accablant sur notre monde. Si la compassion s'immisce peu à peu dans l'histoire (par l'intermédiaire de l'émouvante relation qui se tisse entre cette gamine esseulée – interprétée par une jeune comédienne qui, chose rare, posséde un vrai talent d'actrice – et cet homme luttant désespérément pour le salut de son âme), la vie ne fait pas de cadeau à ceux qui se sont trop longtemps détournée d'elle.
Vengeance : un poids qui lui donne froid.
Malgré les nombreux symboles religieux qui ponctuent le long-métrage (grotesque ironie d'une rédemption impossible), l'espérancesemble souvent vaine et la perspective d'un happy-end de plus en plus mince à mesure que le film avance. À l'instar de toute cette pluie qui inonde le long-métrage, le mal s'est infiltré partout – y compris au sein d'une église, dernier refuge sacro-saint souillé par le vice–et Dieu paraît avoir définitivement abandonné l'homme à sa tragique destinée. Pourtant, l'humanité est encore présente chez certains ; telle une lueur infime d'espoir rendant la noirceur des autres d'autant plus tangible. Malgré ce pessimisme ambiant particulièrement palpable, The Chaser n'est pas pour autant un film désespérant à proprement parlé. Cultivant l'art des ruptures de tons, Na Hong-jin parvient à un mélange des genres audacieux, entre nihilisme et ironie, drame et burlesque ; tel un ballet permanent de montagnes russes où l'humour offre parfois un rare moment de répit précédant des scènes d'une tension phénoménale. Dans cette véritable course contre la montre, il n'a pas de véritable temps mort. À la fois physiques (lorsque les personnages s'affrontent frontalement ou se pourchassent) et psychologiques (lorsque débute un jeu du chat et de la souris plus pervers encore), les affrontements demeurent toujours aussi intenses et le suspense ne relâche jamais. Le climat est pesant, la ville hostile et l'obscurité joue – à plus d'un titre – contre notre antihéros. L'action se déroule ainsi le long d'une seule nuit ; dans une atmosphère sombre et pluvieuse ; au cœur des ruelles sinueuses et détrempées d'un quartier résidentiel labyrinthique et désertique de Séoul, loin du tumulte du centre-ville et de ses immenses buildings clinquants. Dans cette ville fantôme, le danger est une banalité quotidienne qui guette les âmes perdues à chaque coin de rue – on en aura d'ailleurs une triste preuve dans le film – et se fond avec aisance dans un décor sournoisement familier (la maison où le tueur emprisonnent ses victimes demeurant inexorablement introuvable dans tout cet enchevêtrement de résidences identiques). Au-delà de toute considération thématique et de tout ressort scénaristique, le réalisateur semble s'être davantage attaché à la mise en place d'une ambiance oppressante et inquiétante ; aboutissant à un sentiment de malaise perpétuel qui n'est pas sans rappeler le cinéma de William Friedkin (l'influence d'un film comme La Chasse - Cruising ne me paraissant clairement pas dénué de sens). Dans The Chaser, les références cinématographiques ne manquent d'ailleurs pas. Parmi le plus évidentes, des films comme Memories of Murder (une critique cinglante du système judiciaireégalement) ou bien entendu Old Boy (presque cité dans le texte lorsqu'apparaît le désormais célèbre marteau) de ses compatriotesBong Joon-ho etPark Chan-wook, mais également le cinéma américain comme je l'évoquais un peu avant avec William Friedkin, bien que l'influence de David Fincher, et son chef-d'œuvre Se7en, soit encore plus manifeste. La structure narrative est proche (le tueur – rapidement appréhendé–est un fin manipulateur), les personnages tout aussi sombres et ambigus, le ton nihiliste, l'atmosphère évidemment poisseuse et pluvieuse. Toutefois, The Chaser possède bien son propre style et le jeune cinéaste fait preuve d'une hallucinante maîtrise technique pour un premier long-métrage. Sa mise en scène est soignée, son sens du mouvement sidérant, ses cadres réalisés avec soin et son montage d'une redoutable efficacité. Na Hong-jin embarque totalement les spectateurs au plus près des protagonistes du long-métrage ; filmant caméra au poingen un minimum de coupeslorsqu'il s'agit de nous plonger dans une hallucinante course-poursuite nocturne (littéralement à couper le souffle) ; ou s'insinuant avec force dans l'intimité de ses personnages pour en relever les failles les plus secrêtes (à ce titre, la séquence s'attardant sur l'entrejambe d'une inspectrice est particulièrement révélatrice de cette impudeur habile). La photographie aux couleurs peu saturées et la musique aux sonorités inquiétantes participent aussi à accentuer le sentiment de malaise et l'impression d'asphyxie–autant pour ses personnages que pour les spectateurs–qui se dégagent de The Chaser. Et si quelques maladresses de jeunesse subsistent (quelques facilités narratives par-ci par-là, certaines lenteurs sur la fin), elles sont facilement excusables (et surtout nullement gênantes) pour un réalisateur encore à l'école de cinéma qui –pour un premier essai qui plus est ! – réalise un véritable coup de maître (ils sont peu à pouvoir en dire autant). Dans ses conditions, il n'est donc pas très surprenant d'apprendre qu'un remake a d'ores et déjà été mis en chantier à Hollywood avec Leonardo DiCaprio en tête d'affiche et le scénariste du film de Martin Scorsese, LesInfiltrés (autre remake, réussi, d'un succès asiatique), à l'écriture.
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Bonjour Shin, comme tinalakiiler, j'ai beaucoup apprécié ce film où l'angoisse monte peu à peu. Je l'ai trouvé vraiment bien fait. Bonne après-midi et contente que tu continues ton blog vaille<br />
que vaille.<br />
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La motivation revient de plus en plus ! Ce break dans la blogosphère m'a fait du bien. Aujourd'hui, je retrouve ce plaisir (que j'avais un peu perdu) à écrire des billets. <br />
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Concernant ce film, je l'adore. C'est l'un de mes thrillers favoris !<br />
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tinalakiller
04/11/2012 16:35
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j'ai adoré ce film, explosif ! décidément, le cinéma sud-coréen est très bon !<br />
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En effet, les sud-coréens ne déçoivent que très (très) rarement. <br />
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B
BlackMamba
12/01/2010 16:50
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Bonsoir Shin,<br />
Billet lu! Au rapport :<br />
Je crois que c'est le premier que je lis de toi sur ton blog, et je dois dire que ça m'a bien plu. Tout d'abord, je suis entièrement d'accord avec tout ce que tu dis, ce qui est une grande qualité<br />
dans un avis que je lis!! :P<br />
Je comprends que tu n'ai pas envie de le racourcir pour le mettre sur le forum, il est vraiment très complet, et j'y ai appris des choses intéressante (raison de plus pour le partager!!).<br />
Bref, j'adore ce film, et j'aime beaucoupta façon d'en parler. ;-)<br />
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à bientôt<br />
BlackMamba<br />
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PS: maintenant que la pomade est passée, passons aux défauts (niak niak niak!!):<br />
En fait, y'en a qu'un: tu devrais te relire un peu plus... :P<br />
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Salut ! Il y a longtemps que je n'ai pas laissé un commentaire sur ton blog. The Chaser est un film excellent je trouve d'autant plus que c'est un premier film. Ton excellent article souligne bien les références de Memories of murder. La seule question que je me pose ... c'est qui pourrait bien faire un remake de ce film aux Etats Unis ? Car même si c'est DiCaprio qui interprête nul doute son talent d'acteur dorenavant mais quel cinéaste serait capable de reprendre un film comme celui là ? Il a interêt a être ferronné d'Hitchcock au point de vue du scénario car j'ai trouvé que The Chaser est au juste milieu entre le scénario Hitchcockien et Old Boy. Je voudrais savoir quel metteur en scène ou/ et quel scénariste pourrait faire du bon boulot sur ce film ? Car comme tu dis Les infiltrés est un remake réussi. Mais je ne verrai pas tellement Scorsese le faire ... ce serait bien ... mais cela m'éttonnerai. A trés bientôt !
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Bonsoir Goodfeles,<br />
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Cela fait plaisir de te revoir dans le coin ! <br />
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Concernant le remake de The Chaser, je suis également très perplexe. Toutefois, j'attends d'en savoir un peu plus avant de me prononcer dessus (même si la méthode – le film vient à<br />
peine de sortir – ne me plait guère).<br />
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Amicalement,<br />
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Shin.<br />
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