Comme beaucoup, le duo comique composé d'Éric et Ramzy ont leur lot de fans, qui admirent leur drôlerie, et les autres. En en ce qui me concerne, je me situe un peu entre les deux catégories. En tant qu'individus, je les trouve plutôt sympathiques et parfois franchement marrants. Et si leur humour n'est pas toujours d'une finesse affolante, je dois bien admettre que leurs sketchs m'amusent assez (qu'il s'agisse de "Guignol", "Le Chinois", "Petit Jésus" ou des fameux "Mots"). Il m'est arrivé assez souvent aussi de rire aussi de leurs facéties télévisuelles dans la série H, bien que je ne sois pas pour autant un immense fanatique de ce sitcom dans lequel jouait également Jamel Debbouze. Certes, c'est plutôt peu subtil et souvent très crétin, mais ça m'amuse assez dans l'ensemble. Et c'est tout ce qui compte à mes yeux dans ce cas. En revanche, confinés dans l'univers balisé du cinéma (qui semble brider leur spontanéité et laisser peu d'espace à leur imagination), les deux compères ne m'ont pour le moment jamais vraiment convaincus.
En effet, leur première grande expérience dans le domaine comportait déjà de sérieux défauts. Parodie de la célèbre série cinématographique des Die Hard initiée par John McTiernanen avec Piège de Cristal, La Tour Montparnasse infernale comportait son lot de scènes savoureuses comme la parodie du Jeu de la Mort (le dernier film de Bruce Lee) avec un Ramzy particulièrement drôle dans le rôle d'Hakim (jouait par le basketteur Kareem Abdul-Jabbar dans le film original), les délires débilos sur Peter McCallaway ou encore la petite "larmichette" d''Éric tentant de rester stoïque face à la douleur ; sans parler de dialogues parfois mémorables (à l'instar du désormais mythique « Que personne ne bouge, sinon je tire une balle dans la tête à la main ! » ^__^). Néanmois, le film de Charles Némès manquait déjà cruellement de rythme, le drôle et le tout simplement lourd se surposant à bien trop de reprise. En fait, c'est surtout l'absence d'un véritable esprit "Éric & Ramzy" au profit d'un comique lourdingue, et mille fois usité, qui expliquait le semi-raté de ce premier essai cinématographique, pas franchement mauvais, mais totalement dispensable. C'est pourquoi je gardais cependant une lueur d'espoir concernant le prochain long-métrage.
Anémique et belles dentelles...
Malheureusement pour les fans du duo comique, comme pour les autres (qui de toute façon s'en moquent complètement), le constat est tristement similaire. Pire encore que dans La Tour Montparnasse infernale, l'humour si particulier que les fans d'Éric et Ramzy apprécient chez eux a été remplacé par une avalanche de gags rivalisant de nullité et de lourdeur. Et ce n'est pas la surenchère visuelle (le budget assez conséquent du film est bien palpable, et on tient visiblement à nous le faire savoir) durant les séquences d'action qui va permettre à l'ensemble d'être moins indigeste. En bon faiseur, Gérard Pirès (à qui on doit surtout le premier, et seul véritablement potable, épisode de la série Taxi) effectue une mise en scène efficace (entendez par là que la réalisation est assez propre), mais le tout manque cruellement de saveur. On devine assez clairement le film de commandes que le réalisateur a torché fissa en se foutant royalement. Du coup, on ne sent jamais impliqué dans l'histoire (de toute façon d'une connerie confondante) et, pire, on n'est pas plus diverti par les quelques vaines séquences à grand spectacle que par les maigres touches d'humour disséminées par-ci, par-là.
Alors d'accord, pour un film français – disons plutôt, pour un film "non américain" – les effets spéciaux sont assez réussis, mais ça ne suffit certainement à pallier les (trop) nombreuses défaillances du film. Au contraire, ce remake guère emballant du notable Drôles d'espions réalisé par John Landis (avec Chevy Chase et Dan Aykroyd en tête d'affiche) se trouverait même davantage alourdi par cette démonstration visuelle. Car trop d'effets, tue l'effet serais-je tenté de dire. Sans le talent de Jay Roach, ni la folie de Mike Myers, La Tour Montparnasse infernale, tente vainement de parodier James Bond à la façon Austin Powers ; mais sans aucun instant arriver au quart de la cheville de son illustre modèle. Pourtant, les paysages somptueux et les filles en petites tenues ont de quoi réjouir (ces messieurs en tout cas), mais on finit également par s'en lasser (ce qui n'est pas le moindre des "talents" que d'arriver à lasser de la vision de filles en petites tenues d'ailleurs ^__^).
Au final, seuls les (trop) rares moments laissés à Éric et Ramzy pour s'adonner à leur humour si particulier évitent au film de sombrer dans la nullité absolue (Édouard Baer étant pour sa part complètement à côté de la plaque). C'est vraiment très peu. Le résultat aurait d'ailleurs été peut-être plus probant si on avait laissé le champ libre à Éric et Ramzy pour exploiter véritablement leur talent comique. Du coup, j'ai préféré soigneusement éviter Les Dalton et Steak (ce qui n'est pas une grosse perte m'a-t-on assuré) en attendant de tenter l'expérience de la dernière chance via Seuls Two que le duo comique a cette fois-ci mis en scène...
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Vlad 01/01/2009 15:14
Shin 01/01/2009 16:38
Oreo33 31/12/2008 23:42
Shin 01/01/2009 16:27