Réalisé par Pascal Laugier, sorti le 23 juin 2004 Avec Virginie Ledoyen, Lou Doillon, Catriona MacColl, Dorina Lazar, Virginie Darmon ...
"Anna (Virgine Ledoyen) est chargée de nettoyer Saint Ange, un orphelinat désaffecté. Petit à petit, elle entend des pas, des rires, des voix. Elle en est convaincue : quelque part dans la maison, il y a des enfants ..."
Dans le monde cinématographique, il y a les réalisateurs qui construisent une histoire percutante, lui insuffle une atmosphère particulière et lui offre mise en scène qui la transcende ; ce que les prodiges du cinéma espagnol maîtrisent à la perfection. Et puis il y a ceux qui, comme Pascal Laugier, ne se contentent de ne soigner QUE leur mise en scène...
Et c'est vrai qu'elle est soignée. Le réalisateur a en effet un style percutant et accrocheur (visiblement papa Gans a bien cadré son poulain, le réalisateur de Le Pacte des Loups est en effet le producteur du film). Mais après ?
À vouloir multiplier les effets justement, le voilà justement qu'il plombe son film d'un bout à l'autre. Les effets sonores sont légion et les sursauts du spectateur également. Mais voilà, alors que l'on préférait être pétrifier par une ambiance terriblement oppressante à la Ring ou Shining, on frise la crise cardiaque à chaque fois qu'un silence dans la bande son est suivi d'un immense bruit ou cri. Une bande son qui semble être là pour "forcer" le spectateur a sursauter lorsque l'ambiance du film devrait le pousser à avoir les méga jetons ...
De ce fait, on se concentre davantage sur l'aspect sonore (dont la musique tape d'ailleurs rapidement sur les nerfs) que sur les personnages, qui rapidement sonnent creux. Et l'histoire, qui finit en une apothéose de grand n'importe quoi aussi extravagant que pathétique et absurde, ne parvient pas non plus à nous accrocher tant le réalisateur n'y apporte pas grand soin (à force de ne se focaliser que sur sa mise en scène).
Les mystères du film tels que la mort du début, l'état du personnage de Virginie Ledoyen, ses cicatrices dans le dos, la folie de celui de Lou Doillon... sont autant d'éléments que le réalisateur aurait pu utiliser pour accrocher le spectateur. Au lieu de ça, il délaisse cet aura mystérieuse pour se concentrer sur un autre pseudo mystère : mais que s'est-il "vraiment" passé à Saint-Ange ? La réponse est si ridicule (tant par le fond que par la forme) que je laisse aux quelques irréductibles (cinglés ?) qui voudraient voir le film le "bonheur" de la découvrir par eux-mêmes...
Au final, Pascal Laugier apparaît comme un réalisateur intéressant, mais qui abuse de son art à vouloir trop en faire. Ses tentatives pour nous faire peur marchent les premières fois, mais finissent (très rapidement) par lasser. À mesure que les minutes passent, le film devient gonflant par la multiplication de ses effets tant sonores que visuels. L'histoire quant à elle est mal exploitée et bien trop gangrenée d'influences divergentes pour parvenir à être réellement captivante. Sans parler du final, totalement stupide et grotesque, qui vient irrémédiablement enfoncer le clou.
Un film raté d'un réalisateur que l'on espère savoir tirer les enseignements de ce "trop plein" d'effets pour la prochaine fois. Prochaine fois où il devra alors davantage soigner l'ambiance et les personnages du film que le côté "tape-à-l'oeil" et "cogne-à-l'oreille... Son prochain film, Martyrs (film de genre également avec Mylène Jampanoï et Morjana Alaoui), sera-t-il à la hauteur de cette attente ou encore un vulgaire pétard mouillé comme celui-ci ? Réponse le 18 juin 2008.
En attendant le prochain épisode, on lui privilégiera sans regret ses illustres modèles comme Rosemary's Baby, Les Autres ou encore l'excellent et surprenant film coréen Deux sœurs (dont je reparlerai un peu plus tard)...
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