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LA SHINÉMATHÈQUE

LA SHINÉMATHÈQUE

« La connaissance s'accroît en la partageant. »

Black Storm

Black Storm, Steven Quale

Réalisé par Steven Quale, sorti le 13 août 2014
Titre original : Into the Storm

 
Avec Richard Armitage, Sarah Wayne Callies, Max Deacon, Nathan Kress, Alycia Debnam-Carey, Arlen Escarpeta, Jeremy Sumpter, Matt Walsh ...
 
"En une journée, la petite ville de Silverton est dévastée par une multitude de tornades sans précédent. Les habitants sont désormais à la merci de ces cyclones ravageurs et meurtriers, alors même que les météorologues annoncent que le pire est à venir. Tandis que la plupart des gens cherchent un abri, d’autres se risquent à se rapprocher de l’œil du cyclone pour tenter d’immortaliser en photos cet événement exceptionnel..."
 

Mon avis (bien) :      

Alors que le thème semble pour le moins cinégénique, les tornades se font curieusement assez rares au cinéma. Exceptions faites du très particulier Take Shelter (davantage drame fantastique que film catastrophe) et d'une poignée de téléfilms médiocres (au nombre duquel il convient d'ajouter la couillonnade délurée Sharknodo), dix-huit ans après sa sortie, Twister demeure donc le seul long-métrage véritablement mémorable du genre. Divertissement honorable reposant sur un casting attachant (Helen Hunt, Bill Paxton, Cary Elwes et Philip Seymour Hoffman en tête) et un budget record (92 millions de dollars à l'époque, soit l'équivalent de Independence Day sorti la même année), le film de Jan de Bont (Speed) peut effectivement s'enorgueillir d'avoir longtemps été assez unique en son genre (notamment grâce à la qualité de ses effets visuels toujours aussi saisissants à l'heure actuelle). Et ce,  même s'il n'était pas exempt de défauts pour autant (histoire assez convenue,  scènes d'action un brin répétitives, pour un résultat accusant quand même de sérieuses baisses de rythme). Il est d'ailleurs vraiment surprenant que le premier véritable successeur potentiel ait mis autant de temps à arriver.

Inutile de bouder plus longtemps son plaisir, ce Black Stormtitre "français" imbécile nettement moins fidèle que le Into the Storm original – relève le défi sans grande difficulté. En dépit d'un budget nettement plus serré (50 millions de dollars ; soit à peine plus de la moitié de celui alloué à Twister près d'une vingtaine d'années plus tôt), le résultat se révèle être particulièrement spectaculaire et généreux. Si le film de Jan de Bont possédait sans doute une esthétique un peu plus soignée (avant de passer derrière la caméra, le réalisateur néerlandais fut tout de même directeur photo sur nombreux films de Paul Verhoeven et John McTiernan), Black Storm compense largement la donne de par sa sidérante démesure visuelle – notamment lors de l'incroyable séquence de l'aéroport ! – et son renouvellement constant en matière d'action (les très réalistes scènes de destruction de l'environnement et des bâtiments étant aussi variées que les tornades de plus en plus dévastatrices représentées à l'écran). Habitué à gérer toutes les contraintes liées à l'utilisation d'effets visuels conséquents (il fut auparavant superviseur de ceux du monumental Avatar de James Cameron), Steven Quale a parfaitement su tirer le maximum de son budget pour livrer un film catastrophe qui saura séduire les amateurs du genre.

Black Storm
Le vent les portera... (air connu)
 
Pour le reste, on pourra sans doute reprocher le caractère un brin opportuniste de la réalisation en mode found-footage (étant donné que tous les films de genre actuels y ont droit) ; surtout que le réalisateur s'en affranchit un peu comme bon lui semble (au point qu'on finit par ne plus savoir qui tourne quoi). Cela dit, n'étant pas particulièrement friand de ces procédés filmiques (bien trop souvent prétexte facile à une mise en scène dégueulasse et à des cadres branlants censés apporter plus de vraisemblance à ces images "prises sur le vif"), leur utilisation parcimonieuse n'est vraiment franchement pas pour me déplaire (surtout si ça peut éviter un affreux mal de tête au sortir de la salle !). Quoi qu'il en soit, le recours de la réalisation caméra à l'épaule n'en reste pas moins judicieux en l'espèce dans le sens où cela permet au spectateur de se sentir au plus près de l'action ; cette approche "documentaire" renforçant de fait l'impact et le réalisme des évènements vécus par les différents groupes de personnages. Et ce, bien que ces derniers s'avèrent ici essentiellement fonctionnels.

Doté d'un casting de quasi inconnus (dont Arlen Escarpeta qui était apparu dans le précédent film du réalisateur, le sympathique Destination Finale 5), Black Storm se contente effectivement d'accumuler tous les clichés du genre : l'adolescent geek timide secrètement amoureux de la bombasse du lycée, le frère athlétique vanneur, le père veuf autoritaire ayant du mal à communiquer avec ses fils, la mère éloignée de son enfant, les gamins pris au piège à secourir, le boss tyrannique et obsédé par son travail, les gros beaufs casse-cou(ille)s à moitié débile... Mais l'ensemble est traité avec suffisamment d'humour (notamment grâce au frère déconneur incarné par Nathan Kress) et de légèreté – si ce n'est une séquence bavarde et pleurnicharde un peu longuette, le film a le bon goût d'éviter le déferlement pathos et moralisateur de ce type de productions – pour que la pilule passe sans problème. Si Sarah Wayne Callies (aperçue dans les séries Prison Break et The Walking Dead) est toujours aussi horripilante et insipide, Richard Armitage (méconnaissable Thorin Écu-de-Chêne dans la saga Le Hobbit de Peter Jackson) s'avère particulièrement convaincant en héros inflexible à la Charlon Heston (héros du classique Tremblement de terre de Mark Robson), tout comme Matt Walsh avec son fameux bolide Titus (un personnage à part entière né de l'imagination du chef décorateur David Sandefur). Je suis en revanche un peu plus circonspect concernant l'utilité toute relative des deux "jackass", vulgaires faire-valoir comiques...

En définitive, Steven Quale a parfaitement su combler toutes mes attentes, et même un peu plus : le traitement plus que bienvenu de "l'après" (montrant les conséquences de cette catastrophe tant sur l'environnement que sur les hommes) ou encore le joli message (certes convenu mais assez judicieusement mis en perspective par les témoignages post-traumatiques)  sur la nécessité de profiter du temps présent. Divertissement spectaculaire de haute volée, Black Storm s'avère donc être un film catastrophe d'une efficacité imparable qui remplit parfaitement son cahier des charges et – même s'il perdra sans doute un peu de sa puissance sur un poste de télévision – envoie foutrement du lourd sur grand écran !  

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Commenter cet article

M
<br /> Belle surprise aussi de mon côté pour ce film très jouissif et plaisant. Je le reverrai d'ailleurs peut être en salles tant visuellement ça m'a fait bien plaisir et comme tu le dis, ça risque<br /> peut être de perdre un peu de sa superbe sur un poste de télévision ;-)<br />
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