« La connaissance s'accroît en la partageant. »
9 Août 2014
Réalisé par Steven Quale, sorti le 13 août 2014
Titre original : Into the Storm
Inutile de bouder plus longtemps son plaisir, ce Black Storm – titre "français" imbécile nettement moins fidèle que le Into the Storm original – relève le défi sans grande difficulté. En dépit d'un budget nettement plus serré (50 millions de dollars ; soit à peine plus de la moitié de celui alloué à Twister près d'une vingtaine d'années plus tôt), le résultat se révèle être particulièrement spectaculaire et généreux. Si le film de Jan de Bont possédait sans doute une esthétique un peu plus soignée (avant de passer derrière la caméra, le réalisateur néerlandais fut tout de même directeur photo sur nombreux films de Paul Verhoeven et John McTiernan), Black Storm compense largement la donne de par sa sidérante démesure visuelle – notamment lors de l'incroyable séquence de l'aéroport ! – et son renouvellement constant en matière d'action (les très réalistes scènes de destruction de l'environnement et des bâtiments étant aussi variées que les tornades de plus en plus dévastatrices représentées à l'écran). Habitué à gérer toutes les contraintes liées à l'utilisation d'effets visuels conséquents (il fut auparavant superviseur de ceux du monumental Avatar de James Cameron), Steven Quale a parfaitement su tirer le maximum de son budget pour livrer un film catastrophe qui saura séduire les amateurs du genre.
Doté d'un casting de quasi inconnus (dont Arlen Escarpeta qui était apparu dans le précédent film du réalisateur, le sympathique Destination Finale 5), Black Storm se contente effectivement d'accumuler tous les clichés du genre : l'adolescent geek timide secrètement amoureux de la bombasse du lycée, le frère athlétique vanneur, le père veuf autoritaire ayant du mal à communiquer avec ses fils, la mère éloignée de son enfant, les gamins pris au piège à secourir, le boss tyrannique et obsédé par son travail, les gros beaufs casse-cou(ille)s à moitié débile... Mais l'ensemble est traité avec suffisamment d'humour (notamment grâce au frère déconneur incarné par Nathan Kress) et de légèreté – si ce n'est une séquence bavarde et pleurnicharde un peu longuette, le film a le bon goût d'éviter le déferlement pathos et moralisateur de ce type de productions – pour que la pilule passe sans problème. Si Sarah Wayne Callies (aperçue dans les séries Prison Break et The Walking Dead) est toujours aussi horripilante et insipide, Richard Armitage (méconnaissable Thorin Écu-de-Chêne dans la saga Le Hobbit de Peter Jackson) s'avère particulièrement convaincant en héros inflexible à la Charlon Heston (héros du classique Tremblement de terre de Mark Robson), tout comme Matt Walsh avec son fameux bolide Titus (un personnage à part entière né de l'imagination du chef décorateur David Sandefur). Je suis en revanche un peu plus circonspect concernant l'utilité toute relative des deux "jackass", vulgaires faire-valoir comiques...
En définitive, Steven Quale a parfaitement su combler toutes mes attentes, et même un peu plus : le traitement plus que bienvenu de "l'après" (montrant les conséquences de cette catastrophe tant sur l'environnement que sur les hommes) ou encore le joli message (certes convenu mais assez judicieusement mis en perspective par les témoignages post-traumatiques) sur la nécessité de profiter du temps présent. Divertissement spectaculaire de haute volée, Black Storm s'avère donc être un film catastrophe d'une efficacité imparable qui remplit parfaitement son cahier des charges et – même s'il perdra sans doute un peu de sa puissance sur un poste de télévision – envoie foutrement du lourd sur grand écran !
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