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LA SHINÉMATHÈQUE

LA SHINÉMATHÈQUE

« La connaissance s'accroît en la partageant. »

La jeunesse au temps du covid

 

Jeunesse, Covid
Avoir 20 ans en 2020


Il n'est pas rare que j'entende autour de moi ou que je lise sur les réseaux des commentaires ironiques sur la "génération sacrifiée", à propos de tous ces jeunes qui vivent très difficilement la situation actuelle.

Alors, certes : ils ne sont pas les seuls à souffrir, et même que certaines personnes meurent actuellement, et même qu'ils ont de "la chance" de ne pas vivre dans un pays en guerre, ces pauvres petits choux.

Et pourtant, je les comprends.

On a tous profité de nos 20 ans, fait des soirées, passé du temps avec nos potes, fait des rencontres (amicales ou amoureuses), des voyages peut-être pour les plus chanceux d'entre nous, etc.

Ces jeunes ont donc clairement perdu une année de leur jeunesse. Et c'est bien parti pour qu'ils en perdent une seconde. Car si les moins de 18 ans ont effectivement un plus faible risque de contracter le Covid-19, ils n'en subissent pas moins les conséquences pour autant. Ils sont déjà la moitié à s'inquiéter de leur santé mentale, un tiers à renoncer aux soins médicaux pendant la crise sanitaire faute de moyens... et les tentatives de suicide ne cesse d'augmenter. Les étudiants sont les plus touchés, et tous ceux qui ne peuvent pas regagner le domicile familial ou leur pays d’origine ajoutent également l'isolement à leurs autres souffrances.

Sachant qu'une partie de ces jeunes vivent dans des logements étudiants minuscules, qu'ils ne peuvent plus faire de petits boulots pour financer leurs frais (en restauration notamment), que les études à distance ne sont pas adaptées à tous, que tout porte à croire que leurs diplômes seront largement dépréciés plus tard (l'effet "diplômes covid"), et que leurs perspectives d'avenir sont actuellement très faibles... Je comprends donc aisément qu'ils puissent vivre aussi mal la situation.

Très honnêtement, je le vivrais tout aussi mal si je devais refaire mon cursus scolaire à distance, seul dans mon appartement, loin de mes proches, sans soirées étudiantes et cinémas pour penser à autre chose, dans de pareilles conditions. Ces plaintes peuvent sans doute paraître triviales à certains – et surtout à tous les "boomers" qui semblent avoir bien vite oublié leur propre jeunesse (dont ils étaient pourtant bien contents de jouir) – mais ce n'est pas parce que d'autres trinquent actuellement, que la souffrance des jeunes n'est pas légitime.

Le cerveau continue de se développer jusqu'à 25 ans, la "jeunesse" est donc fondamentale dans la construction identitaire de l'être. Les répercussions psychologiques à venir risquent d'être terribles. Pour singer une formule fameuse du Karadoc de la série Kaamelott, avec des jeunes qui grandissent dans un environnement aussi anxiogène « on se dirige tout droit vers une génération de dépressifs ». Ce qui fera les affaires des laboratoires pharmaceutiques et autres fabricants d'anxiolytiques ; et évitera peut-être à Sanofi de supprimer près 1 000 emplois en pleine pandémie mondiale...

Voyons le bon côté des choses.

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