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LA SHINÉMATHÈQUE

LA SHINÉMATHÈQUE

« La connaissance s'accroît en la partageant. »

Hommage à Patrick Swayze

Patrick Swayze

Né le 18 août 1952 à Houston, dans le sud du Texas, ce fils d'un ingénieur part pour New York en 1972, où il y achève ses études de danse. Après s'être produit dans les parades des parcs d'attractions Disney, il est recalé en 1978 à une audition (en tant que bassiste) pour un certain groupe de hard rock français appelé... Trust ! De retour aux États-Unis, il fait ses premiers pas au grand écran dans Skatetown, USA ; un film musical réalisé en 1979 par William A. Levy  – qui n'est pas sans rappeler la mythique Fièvre du samedi soir de John Badham qui vient de révéler John Travolta au monde entier et dans lequel joue également Scott Baio (le rôle titre du Bugsy Malone d'Alan Parker aux côtés de Jodie Foster en 1976). Avec quelques membres du Brat Pack (Rob Lowe, Emilio Estevez et Matt Dillon), il tourne ensuite sous la direction du grand Francis Ford Coppola dès 1983 dans Outsiders, avant de camper l'un des membres du commando de Retour vers l'enfer que réalise Ted "Rambo (First Blood)" Kotcheff la même année et dans lequel apparaissent aussi Gene Hackman, Robert Stack ou enore Fred Ward. Les talents de danseur qu'il a hérité de sa mère (danseuse et chorégraphe), et qu'il a eu l'occasion de peaufiner durant les premières années de sa carrière professionnelle, tout comme sa belle gueule de jeune premier, lui donnent parallèlement l'opportunité de rencontrer le véritable héros de La Fièvre du samedi soir, John Travolta, puisqu'il décroche le rôle d'un danseur dans la suite des aventures de Tony Manero, Staying Alive, que met en scène Sylvester Stallone toujours en 1983. L'année suivante, John Milius (scénariste génial qui a participé, entre autres, à l'écriture de L'Inspecteur Harry de Don Siegel, Jeremiah Johnson de Sydney Pollack, Juge et hors-la-loi de John Huston, Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, 1941 de Steven Spielberg ou encore Extrême préjudice de Walter Hill) lui confie ensuite le rôle du chef des Wolverines dans son film guerrier, L'Aube rouge. Si ce long-métrage d'anticipation au scénario ambitieux s'est malheureusement fait un peu oublier aujourd'hui,  il permet toutefois à l'acteur de donner la réplique à Charlie Sheen (autre membre fameux du Brat Pack), ainsi qu'à Jennifer Grey (avec laquelle il connaîtra la consécration quelques années plus tard grâce au film Dirty Dancing).

En 1986, il donne de nouveau la réplique à Rob Lowe, ainsi qu'à Keanu Reeves (qu'il retrouvera plus tard lui aussi à l'occasion de Point Break : Extrême limite), dans Youngblood de Peter Markle, remarquable film sportif sur les coulisses du hockey-sur-glace.
Entre temps, il aura également enchaîné les rôles pour la télévision ; dont The Renegades de Roger "Demain ne meurt jamais" Spottiswoode ; et surtout la fresque historique à succès Nord et Sud de Richard T. Heffron dans laquelle il tient le rôle phare et où son nom côtoie d'autres noms aussi prestigieux que Kirstie Alley, Jean Simmons, David Carradine, Robert Mitchum, Johnny Cash, Gene Kelly, Elizabeth Taylor, James Stewart ou encore Forest Whitaker. Les deux saisons de quinze épisodes réalisent de très beux scores au point qu'une suite sera même mise en chantier une dizaine d'années plus tard (l'acteur ne sera néanmoins pas de la partie, et le succès non plus). Déjà bien connu du public américain, Patrick Swayze accédera enfin à la reconnaissance internationale en 1987 grâce au film culte de toute une génération : Dirty Dancing d'Emile Ardolino. Dans le rôle du charismatique prof de danse Johnny Castle, il initie la craquante Jennifer Grey à la sensualité de la danse, et récolte même une nomination aux Golden Globe Awards en prime. Avec son déhanché torride, son corps sculptural et sa voix de velours (il écrit et interprète le tube "She's like the wind", qui devient rapidement un tube,  pour l'occasion), l'acteur-danseur-chanteur est propulsé au véritable rang de sex-symbol.  Non content de faire succomber toutes les filles de la planète, Patrick Swayze enchaîne deux ans plus tard avec les nettement plus virils Roadhouse de Rowdy Herrington (série B attachante dans lequel il campe un videur de bar adepte des arts martiaux auprès de l'impeccable Sam Elliott) et Un flic à Chicago de John Irvin (polar vengeur et musclé riche d'un casting de haute volée puisqu'on y retrouve tout de même Liam Neeson, Adam Baldwin, Helen Hunt, Bill Paxton, Ted Levine ou encore Ben Stiller).

Patrick Swayze
Les années 1990 marque le retour de l'acteur au genre romantique avec le mythique Ghost que met en scène Jerry Zucker (membre du trio ZAZ ; ici nettement plus sage) et dans lequel on retrouve aussi la très belle Demi Moore et la survoltée
Whoopi Goldberg (dans l'un de ses trop rares bons rôles). Toujours prompt à casser son image de gentil séducteur, Patrick Swayze enchaîne ensuite avec le très efficace Point Break : Extrême limite de Kathryn Bigelow en 1991 dans lequel il interprète l'inoubliable surfeur-parachutiste-braqueur de banques, Bodhi Salver. Ne se contentant visisiblement pas de voler littéralement la vedette de son coéquipier Keanu Reeves, celui-ci est parallèlement désigné par le magazine People comme "l'homme le plus sexy au monde" la même année. Avec son rôle poignant de médecin arpentant une Inde meurtire par la pauvreté en 1992 dans La Cité de la joie de Roland Joffé (réalisateur du brillant Mission avec Robert de Niro et Jeremy Irons) Patrick Swayze prouve à tous ses détracteurs quel comédien talentueux il peut être. Malheureusement le film est un injuste bide et – rongé aussi par des problèmes d'alcoolisme depuis plusieurs années l'acteur aura bien du mal à retrouver ensuite des rôles de valeur au cinéma. On le verra ainsi dans des comédies légères telles que Un père en cavale de Darrell Roodt ou Extravagances de Beeban Kidron (où il campe, à l'instar de ses deux complices Wesley Snipes et John Leguizamo, un improbable rôle de drag queen). Après avoir suivi une cure de désintoxication à la mort de sa jeune sœur en 1994, Patrick Swayze essaie tant bien que mal de se remettre sur les rails (malgré une étoile obtenue sur le Hollywood Walk of Fame le 17 août 1997) avec quelques efficaces séries B (comme l'actioner routier Black Dog de Kevin Hooks et le sympathique thriller Lettres à un tueur de David Carson en 1998), avant d'accéder à une nouvelle reconnaissance tardive en forme de résurrection en 2002 grâce au film-évènement de Richard Kelly,  Donnie Darko (où, face à Jake et Maggie Gyllenhaal, il endosse un rôle pour le moins intense et difficile).

Malgré les évidentes qualités d'un film comme 11:14 de Greg Marcks, sa carrière ne parvient pourtant plus à redécoller et Dirty Dancing 2, dans lequel il interprète un petit rôle, est un échec cuisant. Viennent ensuite quelques rôles de guest insignifians (comme dans la comédie Secrets de famille de Niall Johnson avec Rowan Atkinson et Kristin Scott Thomas). Puis la télévision lui ouvre à nouveau ses bras. Pour elle, il sera donc un nouveau Allan Quaterman dans une énième  version réalisée par Steve Boyum en 2004, King Solomon's mines ; avant qu'un cancer du pancréas extrêmement agressif ne lui soit diagnostiqué et ne l'éloigne des plateaux. Pourtant très affaibli physiquement, Patrick Swayze revient néanmoins sur le petit écran en 2009 dans la série The Beast de Michael Dinner (on espère pouvoir rapidement découvrir l'histoire de cet agent du FBI pas comme les autres en France) et accepte de tourner à nouveau pour Timothy Linh Bui (qui l'avait dirigé dans Green Dragon en 2001 aux côtés de Forest Whitaker) à l'occasion de Powder Blue (film qui, après les vidéos torrides de Jessica Biel ayant déjà largement crées le buzz sur la toile, risque de voir son attente d'autant plus accrue). Lucide sur maladie, mais toujours aussi combatif, l'acteur déclarait récemment à propros de la délicate question de son espérance de vie :
« Cinq ans, ce serait un vœu pieux. Deux ans semble une échéance probable si l'on en croit les statistiques. Je veux tenir jusqu'à ce que les chercheurs trouvent un remède. ». Trop lente, la science n'aura malheureusement pas réussi à le sauver, et c'est auprès de sa femme Lisa (qu'il avait rencontré en 1970 alors qu'elle prenait des cours de danse avec sa mère, et qu'il n'avait jamais quitté depuis) qu'il succombe à ce fichu fléau le 14 septembre 2009 dans son ranch du Nouveau-Mexique. Patrick Swayze avait (seulement) 57 ans, un charisme intact et certainement encore plein de choses à nous offrir.


Patrick Swayze

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D
<br /> Bonsoir Shin, c'est sympa de rendre hommage à Patrick Swayze qui n'a peut-être pas eu la carrière qu'il méritait. J'ai vu Dirty Dancing, Point Break, Roadhouse (pas des chef d'oeuvres mais qui<br /> permettent de passer un bon moment). Bonne soirée.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Bonsoir Dasola,<br /> <br /> Le décès de Patrick Swayze m'a vraiment attristé. Certes, sa carrière n'était pas toujours d'un niveau exceptionnelle, mais l'acteur avait su se rendre attachant et insuffler un "petit<br /> quelque chose" en plus aux longs-métrages auxquels il a participé. Tout comme toi, je regrette quand même qu'il n'ait pu davantage de rôles d'envergure. Je pense qu'il le méritait.<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> Je ne vais aps être le fan soudain qui va crier que j'adorais cet acteur mais le peu que je connaissais de lui, j'aimais beaucoup et je le trouvé même pas assez exploité. Qu'on aime ou pas, il aura<br /> quand même marqué une génération toute entière avec des films qui sont aussi marquants que son interprétation. Une bien triste disparition...<br /> <br /> <br />
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T
<br /> je trouvais cet acteur sympathique et courageux.<br /> <br /> RIP :(<br /> <br /> <br />
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