Découverte dans la version britannique de "La Nouvelle Star" (The X Factor) qu’elle a remportée en 2006, annoncée comme la nouvelle "diva" de la chanson et interprétant avec force des tubes romantiques à souhait, Leona Lewis semblait assez vraisemblablement s’adresser à un auditoire plutôt féminin, friand de ballades sentimentales ; une chanteuse à midinettes en somme. C’est en partie le cas, étant donné que c’est pas l’entremise de ma chère moitié que je l’ai découverte. Et pourtant, et contre toutes attentes, j’ai beaucoup apprécié son album. Ce qui n'était pas gagné d'avance vu que j'avais moyennement accroché à sa première chanson, "Bleeding love" qui reste la chanson de Leona Lewis que j'affectionne le moins (même si elle demeure assez jolie et pas désagréable à écouter).
Déjà, qu’est-ce vraiment qu’une "diva" ? À l’origine, le terme était plutôt employé dans le classique et désignait une cantatrice à la voix divine (le mot "diva" étant par ailleurs dérivé du latin "divus", qui signifie justement "divin"), puissante et d’une maîtrise exceptionnelle qui parvenait grâce à son timbre d’une extrême beauté, sa tessiture hors du commun, mais aussi sa prestation scénique d’une grande intensité à provoquer la fascination du public. La figure la plus emblématique du genre étant bien entendu la mythique Maria Callas (qu’on finira par appelée "La" Callas). Depuis, il est peu dire que le terme a été complètement galvaudé par les médias pour désigner un peu tout et n’importe quoi. Il a souvent pris même une connotation négative lorsqu’il servait à qualifier des célébrités un tantinet capricieuse (comme Madonna, Mariah Carey ou Mylène Farmer). Enfin, si on ne considère seulement que l’aspect purement artistique du terme et qu’on inscrit alors Leona Lewis dans la lignée des gloires passés comme Whitney Houston, Céline Dion ou encore Toni Braxton, la jolie anglaise a tout à fait sa place entre une Alicia Keys et une Christina Aguilera.
Bien sûr, les chansons ont parfois un air de déjà-vu ; Spirit rappellent souvent les albums passés de Whitney Houston (The Bodygard), Céline Dion (Falling into you) et bien entendu Mariah Carey (notamment Music Box ou Daydream) dont Leona Lewis pourrait être la digne héritière. Plus précisément, je dirais même que Spirit aurait tout à fait pu être chanté par celle-ci si sa carrière n'avait pas pris ce tournant discutable. En même temps, l'album ayant été conçu en collaboration avec des références du genre, il n'est pas si étonnant de'y trouver des sonorités proches ; Dallas Austin (Madonna), Clive Davis (Alicia Keys, Toni Braxton), Simon Cowell (Kelly Clarkson), Walter Afanasieff (Mariah Carey, Céline Dion) ou encore Dr. Luke (Christina Aguilera) ayant travaillés sur cet album. Puisant dans le meilleur du registre de ces modèles, l'album de Leona Lewis manque tout de même d'un peu d'exéburance et semble un poil trop formaté (s'appuyant un peu trop sur les performances vocales de la belle métisse d'origine guyanaise et galloise). Pourtant, Spirit s'écoute avec beaucoup de plaisir, la belle ayant une voix très agréable et l'ensemble étant suffisamment hétérogène (alternant entre ballades acidulées et titres plus rythmés) pour ne pas lasser. Et puis certains tubes demeurent tout de même imparables comme le fameux "Better in time" ou l'entraînant "Whatever it takes". Enfin, on appréciera aussi la jolie vertu de Leona Lewis qui, ce qui devient rare, n'éprouve pas l'irrépressible besoin de se dénuder à tout bout de champ (pour le moment, retorqueront probablement certaines mauvaises langues... ^__^) et ne doit sa notoriété qu'à la beauté de sa voix.
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