Réalisé par Jonathan Liebesman, sorti le 11 juin 2003
Titre original : Darkness Falls
Avec Emma Caulfield, Chaney Kley, Lee Cormie, Joshua Anderson, John Stanton, Grant Piro, Angus Sampson, Emily Browning ...
"À Darkness Falls, tout le monde connaît la légende de Matilda Dixon, une vieille femme défigurée et injustement exécutée un siècle auparavant. On raconte qu'elle se venge sur chaque enfant la nuit où il perd sa dernière dent de lait... Kyle (Chaney Kley) connaît l'histoire mieux que personne. Lorsqu'il était tout jeune, il a vu l'effroyable fantôme. Lui s'en est sorti de justesse, mais pas sa mère. Depuis, il a fui la petite ville et craint l'obscurité. Quelques années plus tard, son ancienne petite amie, Caitlin (Emma Caulfield), le contacte et lui demande de l'aide. Michael (Lee Cormie), son petit frère de neuf ans, fait lui aussi de terribles cauchemars. Le spectre de Matilda ressurgit. Malgré ses appréhensions, Kyle accepte de revenir à Darkness Falls pour sauver Michael..."
Ah, les films d'horreur ! C'est souvent la même chose : bourrés de clichés et de ficelles toutes faites... Mais c'est un pour ça aussi quand les aime... À condition qu'ils soient un tantinet bien faits !
En ce qui concerne Nuits de Terreur, le projet est intéressant car, d'une part, il n'y aucune vedette au casting (c'est le premier film de Chaney Kley et Emma Caufield n'a auparavant que joué dans des séries TV) et que, d'autre part, le réalisateur est un parfait inconnu (c'est aussi son premier film). La crainte d'avoir affaire à un film du genre "grosse artillerie hollywoodienne" (du style Mortelle (somnolence à la) St-Valentin...) est donc sérieusement minimisée. Et puis, ce qui rassure de suite, c'est que la créature du film a tout de même été réalisée par l'équipe du regretté Stan Winston (dont la prestigieuse carrière est présentée dans mon hommage du 21/06/2008). Et elle vaut à elle-seule le coup d'œil (l'affiche ne lui rendant pas vraiment hommage).
Commençons par parler de la mise en scène de Jonathan Liebesman. Plutôt efficace, surtout pour une première réalisation, elle n'évite pas les ficelles habituelles pour nous faire sursauter ; mais cela fonctionne bien malgré le fait qu'on s'y attende. On est surtout agréablement surpris de l'esthétisme soigné de certains plans et de la mise en valeur des mouvements d'ombre. D'ailleurs, tout ceci préfigure un peu ce que le gaillard fera quelques années plus tard en réalisant un inespéré et désespéré prologue efficace au jouissif remake de Massacre à la tronçonneuse signé par Marcus Nispel. Au niveau du scénario, Nuits de terreur allie deux peurs infantiles courantes : celle du noir (les terreurs nocturnes) et celle du croque-mitaine qui vient enlever les enfants (à la Freddy Kruger). L'histoire en elle même est assez intéressante dans le sens où elle détourne le mythe de la "petite souris" (la "Fée des dents" au États-Unis) pour en faire un prétexte à frayeurs et cauchemars. Et ça marche plutôt bien, le film se suivant assez agréablement. De plus, la "créature", aussi bien dans les scènes où elle passe furtivement que dans celles où on la voit d'un peu plus près, est vraiment très réussie je trouve. Encore une fois, le travail de l'équipe de Stan Winston est fantastique. Le seul bémol à ce sujet, et qui concerne plutôt le rythme te les effets digitaux numériques, se trouve au niveau de la scène finale qui manque un peu de punch et est moins bien réussie visuellement. Mais ça reste dans le domaine du "regardable", et comme le reste du film est pas mal du tout, passons...
Les acteurs s'en tirent quant à eux vraiment bien ; surtout Chaney Cley qui interprète avec beaucoup de conviction son premier rôle au cinéma. On aurait d'ailleurs pu s'attendre à ce qu'il entame ensuite une carrière prometteuse dans le cinéma (et pas que dans les films d'horreur !), mais le destin est malheureusement parfois cruellement ironique. Celui-ci est en effet décédé en juillet 2007 d’apnée du sommeil (je le signale parce que ça m’a fait tout drôle de l’apprendre...). Pour le reste, j'ai trouvé le gamin assez crédible également. Quant aux fans de la série Buffy contre les vampires, ils se plairont à découvrir Emma Caulfield dans un rôle différent.
Au final, Nuits de terreur est film d'horreur qui bénéficie d'une histoire intéressante et d'une bonne interprétation, mais qui demeure un peu trop classique pour demeurer durablement dans les mémoires. Et ce même si le soufflet retombe un peu sur la fin, les petits "trucs" pour nous faire sursauter et nous effrayer fonctionnent malgré tout. En fait, il s'agit d'un bon petit film que l'on pourrait conseiller pour égayer les soirées d'Halloween à mon avis. Commençant très fort et nous plongeant dans nos peurs infantiles, il est vraiment dommage que le film s'essoufle trop vite. Mais, comme je le soulignais déjà, en réalisant le sympathique Massacre à la tronçonneuse : le commencement (qui, malgré quelques petits défauts, n'a pas eu le succès qu'il mérite), Jonathan Liebesman a montré qu'il en a et j'attends beaucoup de voir ses prochaines réalisations.
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