« La connaissance s'accroît en la partageant. »
24 Septembre 2013
En effet, si la volonté de Yukihiko Tsutsumi (qui cherche visiblement à s'éloigner du bête calcage employé dans le premier film pour proposer ici sa propre interprétation de l'œuvre de Naoki Urasawa) ne manque pas d'intérêt (l'absence d'une véritable vision de cinéaste faisant cruellement défaut à 20th Century Boys – Chapitre 1), les modifications effectuées s'avèrent rarement concluantes. Par manque manifeste de développement, certains passages voient ainsi leur tension dramatique totalement gâchée (le personnage de Sadakiyo est un parfait exemple de ratage, tout comme la fameuse "résurrection" qui arrive bien trop rapidement). Pire, de par l'abus de facilités scénaristiques douteuses, l'intérêt de certaines scènes passe complètement à la trappe (la relation entre le Père Nitani et la Pape me parait tout à fait inintelligible pour ceux ne connaissant pas le manga). Et si la finalité de l'histoire reste proche, l'ensemble manque trop singulièrement de cohérence et de pertinence pour convaincre. Qui plus est, en enchaînant les scènes à toute allure, en supprimant certaines, en fusionnant d'autres (il convient de rester vigilant pour paner quelque chose !), le réalisateur semble avoir ici totalement négligé la psychologie des personnages. Se focalisant surtout les évènements de 2015, Yukihiko Tsutsumi ne s'attarde pas suffisament sur les séquences antérieures, et notamment sur l'enfance des personnages dont l'importance est capitale puisqu'elle fait directement écho aux évènements futurs (que raconte donc ce second chapitre) et permet aussi de mieux saisir le développement psychologique de nos héros (et je souhaite bon courage à ceux n'ayant pas vu le premier film pour s'y retrouver ici...).
Au niveau de la réalisation, peu d'améliorations ont été apportées par rapport au premier film. Si l'univers de 2015 est décrit avec vraisemblance, la photographie télégénique du long-métrage de Yukihiko Tsutsumi en réduit sensiblement l'impact. Trop propre, trop nette, trop lisse, la mise en images de 20th Century Boys – Chapitre 2 : le dernier espoir ne rend effectivement pas honneur à l'ampleur des moyens mis en oeuvre ; le rendu visuel évoquant davantage l'esthétisme des séries japonaises à la San Ku Kaï ou Bioman que celui du gros masdodonte hollywoodien qu'il aspire à être. Qui plus est, si les acteurs choisis ici pour camper les nouveaux personnages ressemblent (une fois encore) assez remarquablement à leurs modèles de papier, on retrouve aussi le même surjeu lourdingue de comédiens se sentant obligés d'en faire des tonnes. De fait, beaucoup de séquences percutantes à l'écrit en deviennent totalement ridicules à l'écran ; à l'instar de "l'assaut de la maison" de Sadakyio grandement gâché par la gestuelle risible de Eiko Koike et surtout lors des passages impliquant Kyoko Koizumi (Haruka Kinami n'ayant visiblement pas compris la différence entre jouer la comédie et faire des grimaces). Globalement, l'interprétation des acteurs est à l'image d'un film naviguant de façon hasardeuse entre le thriller premier degré glauque (certains passages sont visuellement très marquants) et la bouffonnerie parodique (ce décalage déstabilisant pénalise d'ailleurs trop souvent l'immersion du spectateur). Dans le rôle-clé de Kanna Endo, la jeune Airi Taira manque parfois d'assurance, mais elle reste toutefois suffisament crédible pour convaincre. En revanche, le jeu des "anciens" (déjà présents dans le premier film) sonnent un peu plus juste (notamment Etsushi "Ocho"Toyokawa et Teruyuki "Yoshitsune" Kagawa) ; et ce, malgré des effets de maquillages et de perruques vieillissants pas toujours très probants (surtout pour ce dernier).
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