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LA SHINÉMATHÈQUE

LA SHINÉMATHÈQUE

« La connaissance s'accroît en la partageant. »

Le Sixième Sens / Dragon Rouge

lesixiemesens-michaelmann.jpgRéalisé par Michael Mann, sorti le 22 avril 1987
Titre original : Manhunter

Avec William L. Petersen, Kim Greist, Joan Allen, Brian Cox, Dennis Farina ...

"Will Graham (William L. Petersen) est un des experts légistes les plus habiles du F.B.I. Il excelle dans l'art de reconstituer à partir d'éléments quasiment inexistants le profil d'un assassin. Mais son "sixième sens" lui a valu de frôler plusieurs fois la mort. Alors qu'il est retiré depuis trois ans, un ancien collègue, Crawford (Dennis Farina), vient le relancer pour une affaire qui s'annonce complexe : deux paisibles familles de Birminghan et Atlanta ont été, à un mois d'intervalle, sauvagement massacrées par le "tueur de la pleine lune"..."




Mon avis http://s184.photobucket.com/albums/x158/GeniusTF/th_icon_smile.gif http://s184.photobucket.com/albums/x158/GeniusTF/th_icon_smile.gif http://s184.photobucket.com/albums/x158/GeniusTF/th_icon_smile.gif http://s184.photobucket.com/albums/x158/GeniusTF/th_icon_smile.gif http://s184.photobucket.com/albums/x158/GeniusTF/th_icon_bof.gif








undefinedRéalisé par  Brett Ratner, sorti le 30 octobre 2002
Titre original : Red Dragon
 
Avec Edward Norton, Anthony Hopkins, Ralph Fiennes, Harvey Keitel, Mary-Louise Parker, Philip Seymour Hoffman ...

"Trois ans après avoir arrêté le docteur Hannibal Lecter (Anthony Hopkins), Will Graham (Edward Norton)  vit paisiblement avec sa femme et son fils en Floride. Les blessures physiques que lui a infligées ce dangereux criminel ont disparu, mais il garde encore quelques séquelles psychologiques de sa rencontre avec lui. Cette mauvaise expérience l'a amené à se retirer du FBI. Un jour, son ancien patron (Harvey Keitel) vient lui rendre visite. Il a besoin de son aide pour traquer un tueur en série connu sous le nom de "la petite souris". Ce dernier a déjà massacré deux familles durant des nuits de pleine lune. Le FBI ne dispose que de quelques jours avant qu'il ne frappe à nouveau. Will ne se sent pas prêt à reprendre du service, mais a-t-il réellement le choix ?Afin de comprendre les motivations de ce tueur, il se voit contraint de demander l'aide du docteur Lecter, qui se trouve au centre de détention psychiatrique de Baltimore..."




Mon avis :  http://s184.photobucket.com/albums/x158/GeniusTF/th_icon_smile.gif http://s184.photobucket.com/albums/x158/GeniusTF/th_icon_smile.gif http://s184.photobucket.com/albums/x158/GeniusTF/th_icon_smile.gif http://i184.photobucket.com/albums/x158/GeniusTF/icon_none.gif http://i184.photobucket.com/albums/x158/GeniusTF/icon_none.gif




Que penser du film Dragon Rouge de Brett Ratner ?

Alors que le livre est le meilleur des 3, il n'en est pas de même pour le film... Heureusement, la présence et le charisme d'Anthony Hopkins et d'Edward Norton sauvent le film en grande partie.  Pour ceux qui veulent connaître l'histoire sans devoir acheter le livre de Thomas Harris, tant en regardant un film plus ambitieux que celui de Brett Ratner, je ne peux m'empêcher de conseiller le visionnage du film Le Sixième Sens (rien avoir avec le film où Bruce s'occupe d'un enfant qui... brrr... "voit les morts"...) du grand Michael Mann. Celui-ci est sorti avant Le Silence des Agneaux (le film date de 1986) et  raconte brillament l'histoire du roman Dragon Rouge de Thomas Harris.  Même si, convenons-en,  ça fait bizarre de voir quelqu'un d'autre que Anthony Hopkins interprêter le rôle d'Hannibal tant son aura flotte autour de ce personnage... Ce qui est en revanche certain c'est que, malgré cela, le film est très bon et  bien plus intéressant que celui réalisé par Brett Ratner.

Tout d'abord, ce  film, sorti bien avant le succès de Hannibal Lecter au cinéma (merci Anthony Hopkins... ), s'inscrit dans une démarche moins "commerciale" . Ce n'est pas une vulgaire sé/pré-quelle des aventures (si j'ose dire) d'Hannibal Lecteur. Preuve en est avec la place très minime du docteur Lecter dans le film de Michael Mann (à qui on doit également quelques grands films comme Le Dernier des Mohicans, Heat, Collateral ou encore Miami Vice). L'approche de Michael Mann est très différente dans le sens où Hannibal n'est pas le "héros" de son histoire ; c'est un serial-killer que Will Graham va rencontrer durant son enquête. Le héros, ou plutôt l'anti-héros, c'est bien cet enquêteur ambigü du FBI ; remarquablement campé par William L. Petersen (bien avant qu'il n'acquière la renommée grâce à la série à succès Les Experts). En outre, bien qu'il s'agisse d'une production de Dino De Laurentiis (également producteur des 4 autres films : Le Silence des Agneaux, Hannibal, Dragon Rouge et Hannibal Lecteur - Les origines du mal), ce film est clairement moins calibré comme une grosse production américaine. Il semble plus sincère dans ses ambitions.  De plus, c'est tout de même le premier film à nous avoir fait connaître Hannibal ; ce qui est déjà une raison suffisante de s'y intéresser - même si le film possède bien d'autres qualités... En effet, comme je le mentionnais un peu avant, l'approche est complètement différente.

Pour Michael Mann (Le Sixième Sens), également scénariste du film, l'intérêt du roman réside dans le glissement progressif du héros vers sa part d'ombre, son identification possible au monstre. Les deux serial-killers sont relégués à l'arrière-plan. Hannibal Lecter n'est que l'incarnation d'un cauchemar passé, Francis Dolarhyde, un fou sanguinaire.

A contrario, pour Brett Ratner, Dragon Rouge est vendu comme la première aventure de Lecter, véritable héros de la tétralogie. D'ailleurs, le clin d'oeil final, un peu trop grossièrement amené d'ailleurs, abonde en ce sens. Le film s’ouvre et se termine sur son personnage ; ses affrontements verbaux avec Will Graham entraînent les rebondissements de l'intrigue. On est bien ici en présence d'un produit de nature commercial. Cependant, ne nous trompons pas sur le film : écrit par Ted Tally (qui avait déjà travaillé sur Le Silence des Agneaux) le scénario est très proche du livre, fidèle parfois à la virgule près. De ce fait, Dragon Rouge est bien plus proche du roman que Le Sixième Sens ; si le film de Brett Ratner sent à plein nez le film de commande, celui de Michael Mann s'apparent plus à un relecture du livre selon l'approche personnelle du réalisateur.

Dans Dragon Rouge, les deux serial-killers, Francis Dolarhyde et Hannibal Lecter, sont mis en avant; si bien que le traumatisme de Will Graham paraît moins évident à l'écran. De ce fait, bien que j'adore Edward Norton depuis American History X et Fight Club, son jeu semble un peu fade (ce qui est tout de même plus dû au traitement du film qu'à son interprétation soulignons-le ; même si ça y joue également) par rapport à celui de William L. Petersen dans Le Sixième Sens. Là encore, si l'acteur est bon, la mise en scène léchée de Michael Mann n'est pas étrangère à l'histoire...

Surtout, les personnages semblent bien trop stéréotypées dans Dragon Rouge : Edward Norton semble trop lisse pour un enquêteur si perturbé par son passé (le poids des années et du désespoir sied mieux a physique de William L. Petersen, plus proche du rôle), Ralph Fiennes est trop "beau" pour être suffisamment crédible (regardez Tom Noonan dans Le Sixième Sens et vous verrez bien la différence...), Harvey Keitel est bon mais je trouve Dennis Farina plus à l'aise dans le rôle de Jack Crawford... Enfin, je trouve que Anthony Hopkins à tendance s'auto-plagier quand la prestation plus sobre de Brian Cox nous donne au final un personnage bien plus mystérieux, intriguant.

Dans Dragon Rouge,  tout semble plus aceptisé, plus beau, plus lumineux : il n'y a qu'à voir la relation entre Francis Dolarhyde et de la jeune aveugle Reba (on dirait un bête remake de La Belle Et La Bête... ), ou encore la douce musique de Danny Elfman, que pourtant j'adule (face à la musique électronique envoûtante et pesante des Reds et de Shriekback). À l'inverse, Le Sixième Sens est beaucoup plus froid, plus noir, plus personnel aussi. Cela dit, certains trouveront Dragon Rouge meilleur comme certains ont trouvé meilleur Vanilla Sky à son original Ouvre les yeux... Un remake moderne (même si ce n'est pas tout à fait le cas ici), avec plus de moyens, passe souvent mieux à l'écran pour le "grand public".

Quoi qu'il en soit, les deux films sont assez plaisants et complémentaires. Pour schématiser, Le Sixième Sens me semble plus intéressant sur le fond (car plus personnel, plus "expérimental"), alors que Dragon Rouge se regarde plus comme un bon divertissement (d'excellents acteurs connus - notamment Philip Seymour Hoffman que je n'avais pas encore cité, de plus gros effets... et une fin plus prenante aussi : je l'avoue).

Au final, je pense qu'il est qu'il faut voir les deux pour ce faire une idée. Mais honnêtement, le charisme d'Anthony Hopkins et l'omniprésence de Hannibal aidant, je pense que les fans de Lecter préfèreront la version de Brett Ratner. Quoi qu'il en soit, ne boudons pas notre plaisir : le film n'est pas si mal et demeure bien plus plaisant que l'inutilement grand-guignolesque Hannibal de Ridley Scott (certainement le plus mauvais film de sa brillante carrière).


Films de Brett Ratner chroniqués ici : Dragon Rouge Family Man


Pour voir d'autres chroniques de films : cliquez-ici

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D
Bonjour Shin, je vais essayer de réparer le manque de com sur ce billet et peut-être un autre. J'ai les deux "dragons" si je puis dire. Je préfère de beaucoup le sixième sens à Dragon rouge. Michael Mann avait créé une atmosphère très angoissante et les deux "méchants" joués par Brian Cox et Tom Noonan sont vraiment impressionnants. Tom Noonan en particulier fait très peur. Il est grand et il a tout fait la tête d'un "serial killer". Il a rejoué dans Heat, un rôle totalement différent. Mann est fidèle à certains de ses acteurs. Bonne après-midi.
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S
<br /> <br /> Bonjour Dasola et merci de réparer ce manque de com' ! ^^<br /> <br /> Pour ma part, sans trouver Dragon Rouge foncièrement mauvais, je préfère également très largement Le Sixième Sens. D'ailleurs, cela fait maintenant un moment que je l'ai pas vu. À<br /> réparer donc. Cela me permettrait peut-être de lui dédié un billet entier (j'ai toujours regretté avoir groupé deux films sur un seul et même billet, même s'il s'agit de remake).<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.<br /> <br /> <br /> <br />