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LA SHINÉMATHÈQUE

LA SHINÉMATHÈQUE

« La connaissance s'accroît en la partageant. »

Les Prédateurs

Les Prédateurs

Réalisé par Tony Scott, sorti le 13 Juillet 1983
Titre original : The Hunger


Avec Catherine Deneuve, Susan Sarandon, David Bowie, Cliff De Young, Beth Ehlers, Dan Hedaya, Peter Murphy, Willem Dafoe ...

"Miriam (Catherine Deneuve) est une femme-vampire née en Égypte il y a 4000 ans. Elle possède le don de l'immortalité et de la jeunesse. Elle vit désormais, à New York, avec son compagnon John (Davie Bowie) depuis 300 ans. John est alors frappé d'un processus accéléré de vieillissement. Afin de tenter de le sauver, Miriam rencontre la séduisante Sarah (Susan Sarandon), docteur spécialiste des mécanismes du vieillissement, sur laquelle elle jette son dévolue..."
 

Mon avis (grand film) : L'image “http://i184.photobucket.com/albums/x158/GeniusTF/icon_bof.gif?t=1201078413” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.



Lorsque Les Prédateurs (The Hunger) sort en salles en 1983, Tony Scott est un quasi inconnu ; il s'agit d'ailleurs de son tout premier long-métrage. Ce qui n'est certainement pas le cas de son grand frère Ridley qui, en l'espace de seulement trois films – Les Duellistes, Alien, le huitième passager et Blade Runner – s'est déjà imposé comme l'un des réalisateurs les plus prometteurs d'Hollywood. Dans ces conditions, il sera bien difficile à Tony de se faire un prénom. Et, aujourd'hui encore, il est d'ailleurs encore trop souvent éclipsé par l'ombre de son illustre frangin ; quant on ne l'assimile tout simplement pas à un vulgaire faiseur de divertissements à grand spectacle, que d'aucuns même jugeraient faciles (ou disons "commerciaux"), tels que Top Gun, Le Flic de Beverly Hills 2 ou Jours de tonnerre. On n'oublie pourtant la redoutable efficacité des réalisations de ce cinéaste éminemment doué – USS Alabama, Ennemi d'État, Spy game - Jeu d'espions – à la filmographie pourtant richement garnie de véritables petits bijoux formels (à la mise en scène sophistiquée, au montage inventif, à la photographie soignée et aux ébouriffantes expérimentations tant visuelles que sonores), en plus d'être particulièrement savoureux sur le fond : Le Dernier Samaritain, Man on Fire, Domino. Possédant une régularité hors du commun – je n'ai pas le souvenir d'avoir trouvé un seul de ses longs-métrages absolument mauvais (ce qui le distingue de son frère certes plus ambitieux, mais nettement plus inégal aussi) – Tony Scott apparaît indéniablement comme l'un des filmmakers les plus talentueux de sa génération, à défaut de réussir à véritablement s'imposer comme un cinéaste de premier plan ; encore que le sublime True Romance pourrait vite faire changer d'avis les plus réticents. Mais, pour ceux qui douteraient encore des compétences du bonhomme, la ressortie en salles de son premier long-métrage, Les Prédateurs,  tombe à pic pour réhabiliter cet éternel cadet de la famille Scott.

Film méconnu d'un réalisateur sous-estimé, Les Prédateurs marque donc les premiers pas de Tony Scott au cinéma après qu'il se soit forgé une expérience en béton armé dans la publicité aux côtés de son frère Ridley. Et alors qu'il ne devait initialement pas le réaliser (son frère fut un temps envisagé), Tony Scott finit par obtenir le projet après moultes tractations avec, de surcroît,  à sa disposition un casting quatre étoiles résolument hétéroclite et totalement fascinant à faire baver de jalousie les cinéastes les plus confirmés de l'époque. Après avoir tourné avec les plus grands cinéastes du monde (Claude Chabrol, Roman Polanski, Jacques Demy, Agnès Varda, Luis Buñel, Terence Young, François Truffaut , Jean-Pierre Melville, Dini Risi ou encore Robert Aldrich), Catherine Deneuve offrit en effet sa beauté intemporelle (et son inestimable collaboration) à ce jeune premier en campant une envoûtante femme-vampire toute d'Yves Saint-Laurent vêtue (dont la plus illustre des actrices françaises est devenue l'authentique égérie). David Bowie, quant à lui, prêta son physique délicat et androgyne à l'être partageant son existence infinie. L'icône planétaire du glam-rock n'en était alors pas à sa première incursion au septième art puisqu'on a déjà pu apprécié le don évident qu'il possède pour le métier d'acteur quelques années auparavant dans L'Homme qui venait d'ailleurs de Nicolas Roeg. En outre, alors qu'il connaît parallèlement la consécration musicale avec l'album Let's Dance (qui pulvérise tous les records et se place ainsi juste derrière l'indétrônable Thriller de Michael Jackson en terme de ventes sur l'année 1983), il tourna Furyo pour Nagisa Ōshima la même année aux côtés de Jack Thompson, Takeshi Kitano ou encore Ryuichi Sakamoto. Enfin, récemment révélée par Jim Sharman et son mythique film musical The Rocky Horror Picture Show (juste avant d'asseoir sa notoriété naissante chez Louis Malle le temps de deux films, La Petite et Atlantic City), Susan Sarandon vint parfaire cette alléchante distribution en y apposant son sex-appeal à la trouble modernité affolante (cheveux courts et vêtements masculins) bien des années avant Les Sorcières d'Eastwick de George Miller ou Thelma et Louise de Ridley Scott (tiens donc !).
 
Catherine Deneuve, David Bowie, The Hunger, Les Prédateurs
Catherine Deneuve & David Bowie : les liens du sang.
Néanmoins, cette adaptation du roman horrifique éponyme de Whitley Strieber ne connaîtra pas le succès escompté. À sa sortie cannoise, Les Prédateurs se fait littéralement (et très injustement) assassiner par la critique. David Bowie boude même la séance de minuit où le film est présenté hors compétition ; préférant se concentrer sur la promotion de Furyo, pour lequel il concourt alors au Festival de Cannes ; il rattrapera cependant sa "trahison" quelques temps après en prenant la succession de Terence Stamp en maître de cérémonie de la série d'anthologie du même nom, Les Prédateurs (The Hunger) créée par Jeff Fazion, Ridley et Tony Scott sur le modèle de La Quatrième Dimension à la fin des années 1990). Les Prédateurs n'est toutefois pas un bide commercial à proprement parlé (du moins pas en France où il réalise tout de même plus de 700 000 entrées). Pour autant, les résultats sont bien en deçà des attentes et il faudra patienter de nombreuses années avant que le long-métrage de Tony Scott ne soit enfin revalorisé par la presse. Pourtant, Les Prédateurs n'est aujourd'hui encore connu que d'un cercle restreint de cinéphiles (en toute honnêteté, combien citeraient ce film si on leur parlait de Tony Scott ou même de vampires ?). Et il n'est pas rare non plus que des ouvrages spécialisés omettent tout simplement de le mentionner ; alors qu'il posa pourtant les fondations du vampire "rock'n'roll" des années avant les plus célèbres Génération perdue (The Lost Boys) de Joel Schumacher et Aux frontières de l'aube (Near Dark) de Kathryn Bigelow. Ce qui est fort regrettable car l'histoire concoctée par Ivan Davis et Michael Thomas (d'après l'œuvre de Whitley Striber) ne manque franchement pas d'intérêt dans sa manière tout à fait inédite de revisiter la mythologie du vampire (d'une façon similaire au Wolfen de Michael Wadleigh, également issu d'un récit de Whitley Striber, et qui se distinguait déjà par son approche pour le moins originale du loup-garou). D'intérêt, la mise en scène innovante de Tony Scott – qui parvient autant à transcender autant les codes du vampirisme qu'à sublimer son sujet – n'en manque pas non plus.

Résolument ancré dans son époque (tout comme les films de Joel Schumacher et de Kathryn Bigelow par ailleurs), Les Prédateurs se joue des conventions dès son ouverture déstructurée où s'enchevêtrent des images du rockeur gothique Peter Murphy (leader du groupe post-punk Bauhaus) chantant derrière le grillage d'un obscur night-club, d'un couple élégant tout de noir vêtu piégeant ses proies sous l'étrange lumière d'un loft new-yorkais et d'un sauvage primate dévorant sa partenaire dans une cage se changeant peu à peu en un effroyable bain de sang. Énigmatique, séduisant et brutal, le vampire selon Tony Scott cumule les paradoxes. Il ne craint pas plus les miroirs (il pose même régulièrement pour des photos ; on est tendance ou on ne l'est pas !) que le soleil (il se balade désormais autant le jour que la nuit), n'a pas de canines acérées (il plante ses victimes à l'aide d'un bijou égyptien) et ne se métamorphose pas non plus en chauve-souris (le terme "vampire" n'est même d'ailleurs jamais mentionné dans le film). Comme le proclame à juste titre le leader de Bauhaus : « Bela Lugosi's dead ». En l'espèce, il ne s'agit pas seulement de rendre hommage au mémorable interprète du Dracula de Ted Browning, mais aussi de souligner la rupture avec les poncifs du genre en y apportant un peu de sang neuf (hé hé !). Hormis leur extrême longévité, les vampires ne se distinguent donc par aucune faculté particulière (si ce n'est une capacité de fascination peu commune et l'obligation de boire du sang). Le montage du film traduit parfaitement cet aspect : saccadé et chaotique pour évoquer la tragique fragilité de la vie humaine (qu'il s'agisse du night-club ou au creux de la cage aux singes), étiré et amorphe lorsqu'il s'agit de suspendre le temps de ces immortels (lorsque la caméra se pose dans l'appartement luxueux de notre couple vedette). D'un point de vue sonore, cette musique stridente qui retentit par à-coup (pareille à des gémissements de soif) s'avère particulièrement éloquente également pour exprimer cette inextinguible faim qui tiraillent ces créatures surnaturelles (le titre original The Hunger signifiant littéralement "La Faim" est pour le coup tout à fait approprié).
Susan Sarandon, Catherine Deneuve, David Bowie, The Hunger, Les Prédateurs, Tony Scott
« La mort (des autres) nous va si bien. »
Une faim de sang certes, mais surtout une faim d'amour (l'affiche française prévient d'ailleurs : "Pour survivre, ils ont besoin d'amour et de sang."). Bien plus qu'une nécessité alimentaire, le sang symbolise en fait ici la passion amoureuse (être "mordu" l'un à l'autre pour l'éternité promet le personnage de Catherine Deneuve : « forever and ever »). Malgré le temps qui passe, les vampires demeurent romantiques et mélancoliques (« Nous aimerons nous jusqu'à la fin des temps ? » questionne ainsi le personnage de David Bowie, avant de découvrir qu'un processus de vieillissement accéléré le fait soudainement dépérir comme ces enfants atteints de progéria qu'on aperçoit furtivement). Tragique à de nombreux égards, la dégénérescence physique de John interroge autant sur l'angoisse de la mort (affectant directement celui qui part) que sur celle de la solitude (pesant parallèlement sur celui qui reste). Le désespoir affecte ainsi le personnage de David Bowie (sorte de Dorian Gray vampirique dont la beauté serait imprimée sur un vulgaire Polaroïd plastifié) qui voit s'évanouir en quelques secondes tout ce qui faisait de lui un être unique à la vitalité insolente (durant un passage particulièrement osé, on pourra même observer celui-ci  envisager le meurtre d'une innocente fillette dans le pathétique espoir d'y retrouver un peu de sa jeunesse passée). Ce désespoir affecte donc aussi le personnage de Catherine Deneuve (tout comme le héros maudit du film Highlander) qui semble condamné à survivre à ses amants tout en continuant à aimer indéfiniment (raison pour laquelle elle cherche instamment un nouveau compagnon dès que la fatalité lui reprend celui qu'elle chérissait jusqu'alors). Comme le souligne la traduction française du titre, Miriam est pareille à un prédateur à la morsure langoureuse (où sa soif de sang se mêle à son appétit d'amour), mais aussi  terriblement mortelle (tel un mal qui ronge ses victimes de l'intérieur et finit par avoir raison d'elles). À ce titre, la séquence – qui aura tant fait grincer les dents des censeurs (et tant émoustillés certains) – où une relation homosexuelle féminine naît au rythme de l'opéra de Lakmé, entre érotisme torride et romantisme sanglant,  propose une conclusion particulièrement éloquente (le plan d'un morceau de viande tranché crée en effet un étonnant décalage). Irrésistiblement explicite.

Comme on le comprendra rapidement, Miriam n'est pas le seul prédateur du film (d'où l'emploi judicieux du pluriel dans la traduction française du titre). Le passage avec la fillette ne laisse aucun doute quant aux penchants sauvages de John ; et le final démontre également que le personnage de Sarah l'est aussi à sa façon (je n'en dis cependant pas plus pour préserver l'effet de surprise). Qui plus est, un autre prédateur bien plus sournois semble également s'insinuer dans le récit. Certains observateurs attentifs l'ont déjà fait remarquer mais, en délaissant complètement l'imagerie afférente aux vampires (crucifix, gousses d'ail, pieux en bois, etc.), Tony Scott ne se contente pas seulement de moderniser le mythe ; il lui donne une valeur éminemment prophétique. Car, tandis que le film évoque ouvertement l'homosexualité (David Bowie ayant toujours prôné la bisexualité comme art de vivre, Catherine Deneuve et Susan Sarandon entretenant une relation saphique dans le film), un mal insidieux est précisément en train de décimer cette communauté "dans la vraie vie" (nombreux sont ceux qui présentent alors des symptômes alarmants comme une perte de poids rapide et inexplicable, une asthénie durable, des lésions cutanées ou bien des saignements inexplicables). Si l'existence d'un problème sanitaire est avéré dès le début des années 1980, scientifiques et médecins demeurent alors totalement impuissants face au phénomène (tout comme le docteur interprété par Susan Sarandon ne semble pas comprendre ce qu'il arrive à celui incarné par David Bowie). Ce n'est qu'au moment précis où le film sort en salles (en 1983) que l'équipe du professeur Luc Montagnier découvre et isole un nouveau virus qui va rapidement acquérir une triste notoriété : le SIDA (que certains indélicats nommaient même avant cela "le cancer gay"). Dès lors, la fameuse scène où l'on découvre la fragile Susan Sarandon s'abandonner à l'arachnéenne Catherine Deneuve prend un sens de contamination terrible lorsque le réalisateur montre en parallèle des plans de sang grossi au microscope. De fait, l'abandon des aspects mythologique du vampirisme recentre davantage encore l'attention du spectateur sur son caractère maladif et lui confère ainsi une portée d'autant plus réaliste.
 
Susan Sarandon, David Bowie, The Hunger, Les Prédateurs, Tony Scott
From Bowie with love / Bons baisers de Bowie. (pardon)
 
Alors que bon nombre de productions ne se distinguent aujourd'hui que par leur manque flagrant d'audace et leur tendance au formatage (tant sur la forme que sur le fond d'ailleurs), le culot et l'avant-gardisme dont fait preuve le long-métrage de Tony Scott est tout à fait remarquable. Au-delà de l'allégorie manifeste que le film représente de ce sinistre virus, Les Prédateurs peut aussi s'appréhender comme la célébration d'une sexualité libérée et  totalement décomplexée. Le cinéaste a ainsi le bon goût de traiter son couple lesbien avec une grande délicatesse. Rompant avec la représentation traditionnelle pour le moins surannée qui faisait de l'homosexualité féminine une aberration sociale (au mieux, une névrose mentale), Tony Scott repose cette relation saphique sur quelque chose de bien plus essentielle : l'amour. Un amour charnel, passionné, dévorant. Mais un amour avant tout. D'ailleurs, si le cinéma a plus régulièrement traité l'homosexualité masculine, les exemples de films évoquant ouvertement l'homosexualité féminine sont plus rares (dans le cinéma à tendance "sérieuse" et destiné à un large public tout du moins). Là encore, Les Prédateurs se distingue par sa singulière modernité. Finalement pas seulement une victoire de l'homosexualité assumée, le film est aussi une magnifique ode à la condition féminine. La femme y tient un rôle central (les héroïnes sont des femmes), est indépendante (John dépend finalement bien plus de Miriam que l'inverse, c'est encore plus manifeste s'agissant de Sarah), occupe de hautes responsabilités (Susan Sarandon est une scientifique réputée) et peut enfin s'affirmer au grand jour (socialement, mais aussi sexuellement, comme le suggère l'ultime plan du film). De fait, même si on peut légitimement le regretter (l'intéressé s'avérant d'une justesse rare et d'un charisme époustouflant), la rapidité avec laquelle le personnage de David Bowie est éclipsé apparaît donc d'une logique implacable. L'homme n'est-il plus qu'un vestige du passé ? C'est à voir. En tout cas, la femme ne se contente plus ici d'assurer l'avenir de l'homme, elle s'émancipe aussi complètement de son emprise. Incarnée par deux comédiennes totalement possédées par leur rôle (Catherine Deneuve et Susan Sarandon rivalisent de séduction), la femme a définitivement la part belle du récit.

De fait, notre Ziggy Stardust préféré n'en a que d'autant plus de mérite à avoir su rendre son personnage si attachant avec présence à l'écran aussi réduite. L'apothéose de ce rôle visiblement taillé à sa mesure étant incontestablement cet incroyable dépérissement accéléré (pareil à celui de l'homme ?) qu'il subit dans une salle d'attente baignée par une photographie magnifique de Stephen Goldblatt (sa maîtrise du clair-obscur est remarquable ; notamment lorsque le film s'attarde dans le grenier). Il convient aussi de souligner le travail considérable au niveau du maquillage effectué  par Dick Smith (le prodige qui fit déjà tant de merveilles sur Le Parrain de Francis Ford Coppola,  L'Exorciste de William Friedkin et Scanners de David Cronenberg, avant d'officier plus tard sur Amadeus de Milos Forman, La Mort vous va si bien de Robert Zemeckis ou encore Forever Young de Steve Miner). Alors que L'Étrange histoire de Benjamin Button en a récemment remontré à tout le monde dans ce domaine, la performance réalisée sur le film de Tony Scott n'en est que plus méritoire (d'autant que les techniques d'alors étaient nettement plus "artisanales"). Au final, même si le personnage de David Bowie aurait gagné à être plus présent (bien que cela soit justifié par le récit), Les Prédateurs impressionne franchement pour un premier long-métrage. Bien sûr, on ressent par moment que Tony Scott se cherche encore (certaines de ses expérimentations pouvant même paraître quelque peu dépassées) et l'aspect "eighties" pourra également en rebuter certains (à l'instar d'un look vestimentaire et d'une bande sonore assez marqués par l'époque, ou encore d'un séquence horrifique finale très "série B" à la limite du kitsch). Pourtant, les images n'en demeurent pas moins somptueuses. Quant à la mise en scène sophistiquée du cinéaste, elle ne prend jamais le pas face à la belle poésie qui se dégage de l'ensemble. Insolite, inattendu, troublant, ensorcelant. Les Prédateurs ne manque décidemment pas d'intérêt (d'autant que, cerise sur le gâteau, les inconditionnels de Willem Dafoe auront la joie de l'apercevoir le temps d'une furtive scène). Également imparfaite (la conclusion tarde un peu à arriver, il est vrai) et surtout essentielle, cette première œuvre prouve définitivement que Tony Scott n'est pas seulement le "frère de" mais un aussi cinéaste à part entière qu'il serait bon de ne pas trop négliger. À défaut de vous convaincre, j'espère au moins vous avoir apporté un autre regard sur le bonhomme.

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R
Bonsoir ShinJ'ai toujours âprement défendu ce film depuis sa sortie malgré sa mauvaise réputation entretenue par Tony Scott lui-même et l'amnésie des 2 comédiens principaux. Malgré ses faiblesses il reste une étape importante du cinéma fantastique et je n'ai jamais douté un seul instant qu'il finira par être reconnu à sa juste valeur. A noter qu'il ressort actuellement pour la première en copie neuve au cinéma le Champo rue des Ecoles à Paris, haut lieu cinéphilique s'il en est. Tout vient à point...Robby
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S
<br /> <br /> Bonsoir Robby,<br /> <br /> Tu fais bien de rappeler que le Champo a pris l'excellente initiative de le rediffuser. J'ai même profité d'une "Nuit Sanguinaire" organisée par le cinéma pour l'apprécier sur grand<br /> écran (avec Le Bal des vampires et Dracula version Coppola en prime ! ^__^).<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.<br /> <br /> <br /> <br />
V
Histoire de faire plaisir à Oreo qui a du boire en voyant ton billet je te laisse le deuxième commentaire lol Je ne l'ai pas encore vu ce film mais c'est pas grave je le lirais une fois visionné ton billet même si les photos que je vois me laisse un peu sceptique mais bon faut bien se lancer parfois :PSinon, merci pour ton inscription à la newsletter ^^A bientôt,Vlad
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S
<br /> <br /> Bonjour Vlad,<br /> <br /> Effectivement, l'ami Oreo a du mal avec les chiffres ! ^__^<br /> <br /> Quoi qu'il en soit, c'est dommage que ce film ne te tente pas plus car c'est typiquement le genre de raretés qui méritent d'être découvert (elles sont si nazes que ça les photos ?).<br /> <br /> <br /> Surtout que, en se fiant uniquement à des photos alléchantes, c'est comme ça qu'on se retrouve à aller voir Underworld 3... Ce qui laisse quelque peu à réfléchir, tu ne trouves pas ?<br /> <br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.<br /> <br /> <br /> <br />
D
Bonsoir Shin, je suis contente de voir qu'il y a un fan de ce film. J'ai vu à l'époque de sa sortie. J'en ai gardé un souvenir ému (et la critique de l'époque n'a pas été tendre). Je me rappelle de la scène qui reste très osée entre Deneuve et Sarandon dans le lit quand Deneuve mord Sarandon. Personnellement, cela reste une référence. En plus visuellement, c'est très beau. Bonne soirée.
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S
<br /> <br /> Bonsoir Dasola,<br /> <br /> Ton commentaire me fait très plaisir car j'avais peur que ce billet passe inaperçu (Les Prédateurs n'est pas très connu et Tony Scott assez peu aimé). En plus, tu sembles avoir<br /> particulièrement aimé ce film à la beauté plastique effectivement flagrante et que je considère également comme l'une des références du genre.<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.<br /> <br /> <br /> <br />