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LA SHINÉMATHÈQUE

LA SHINÉMATHÈQUE

« La connaissance s'accroît en la partageant. »

Vendredi 13 (2009)

Vendredi 13
Réalisé par Marcus Nispel, sorti le 11 Février 2009
Titre original : Friday the 13th

Avec Derek Mears, Amanda Righetti, Jared Padalecki, Danielle Panabaker, Travis Van Winkle, Julianna Guill, Ryan Hansen, Willa Ford ...

"Un groupe d'adolescents découvre le camp de Crystal Lake pour vivre un week-end riche en sensations fortes. Et ils ne seront pas déçus car, sans le savoir, ils viennent de pénétrer sur le territoire d'un des plus terrifiants tueurs en série sévissant aux États-Unis. Machette aiguisée en main, Jason Voorhees (Derek Mears) se lance dans un nouveau jeu de massacre...
"




Mon avis
:
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Avant de commencer à parler de ce nouveau remake réalisé par Marcus Nispel, il faut que je précise tout d'abord une chose : j'ai toujours trouvé la saga Vendredi 13 terriblement surestimée.
Aïe ! Non ! Pas taper !! ^__^

En effet, alors que j'ai souvent pris plaisir à suivre les aventures sanglantes de Michael Myers ou de Freddy Krueger
(pardonnant même les épisodes les plus faibles), celles de Jason Voorhees m'ont toujours laissé de marbre ; d'autant qu'il faut bien attendre que trois volets ne se passent avant d'en avoir enfin un d'à peu près potable (Vendredi 13 : Chapitre final de Joseph Zito et ses meurtres aussi ingénieux que jouissifs). Le premier, d'une nullité affligeante est vraiment d'un intérêt plus que limité (c'est d'ailleurs à se demander comment il a pu être l'initiateur d'une franchise aussi longue : plus d'une dizaine de films). D'une part, le fameux Jason n'apparaît pas à proprement parlé (alors que c'est quand même l'atout majeur de la saga). D'autre part, Sean S. Cunningham est loin d'avoir les talents pour la mise en scène d'un John Carpenter (Halloween) ou d'un Wes Craven (Les Griffes de la nuit). En revanche, il a un sérieux nez pour flairer les bons coups (il venait alors tout juste de produire le mythique La Dernière maison sur la gauche dudit Craven). De fait, lorsqu'il s'apprête à mettre en chantier ce slasher-movie, l'un des fleurons du genre (Halloween justement, qui s'inspirait largement du précurseur Black Christmas de Bob Clark pour la petite histoire) remportait alors un succès sans précédent. Pompant largement le film de John Carpenter, et encore plus La Baie sanglante de Mario Bava (partageant le même goût pour les étendues d'eau mortelles, le sang rouge vif et les demoiselles légèrement vêtues ; le génie visuel et la puissance évocatrice en moins), Sean S. Cunningham s'attelle donc au premier volet de sa fameuse saga horrifique (en fait une succession de meurtres vaguement sanglants entrecoupés de séquences d'un ennui mortel). Bien que passablement mauvais donc, le film marche suffisamment pour engendrer plusieurs suites dont les deux premières sont réalisées par Steve Miner (un mec sûrement sympa, mais à l'efficacité cinématographique toute aussi relative). Ces deux séquelles permettent surtout au personnage de Jason Voorhees de prendre doucement forme (passant d'une déséquilibré attifé d'un ridicule masque en tissu à la Elephant Man dans Le Tueur du vendredi au tueur monolithique impitoyable arborant un effrayant masque de hoquet à la manière d'un Michael Myers sportif dans Meurtres en 3 dimensions).

Alors que Halloween vient justement de connaître les joies d'une nouvelle version signée Rob Zombie, et que bon nombre d'autres classiques du genre ont également fait l'objet de remakes récents (d'Amytiville à Hitcher, en passant par Massacre à la tronçonneuse), il semblait presque imparable que Vendredi 13 connaisse le même sort. Pour se faire, Michael Bay a donc décidé de faire de nouveau confiance à Marcus Nispel (après qu'il ait dépoussiéré le classique de Tobe Hooper), ainsi qu'aux scénaristes Damian Shannon et Mark Swift (déjà à l'origine du script de Freddy contre Jason). Visiblement consciente des lacunes des premiers films, la fine équipe opte d'un commun accord pour une solution originale : rebooter la saga, non pas en prenant le film originel pour appui, mais en mélangeant divers ingrédients des deux suivants (dans lequel notre bon vieux tueur à la machette pouvait enfin s'en donner à cœur joie). De fait, un court prologue rappellera succinctement les évènements du premier film afin d'évacuer d'emblée la question et de laisser une plus grande place à l'impitoyable croquemitaine au masque de hockey (qu'il n'arborera d'ailleurs qu'après plusieurs minutes, hommage au Tueur du vendredi oblige). Honnêtement, ce parti pris est tout à fait logique. Délaisser le personnage de Jason aurait été une erreur fatale (d'autant que les fans y sont particulièrement attachés). En revanche, on peut rester dubitatif sur l'ambition du long-métrage qui, en fait de renouveler le mythe, ne fait que reprendre inlassablement les codes dictés par la franchise (et qui ont si lourdement marqué un genre tout entier). On retrouve donc toujours une bande d'adolescents attardés digne d'American Pie (n'ayant rien de mieux à faire que de boire de la bière à même une godasse sale ou de se palucher sur un catalogue Damart), des bimbos écervelées plus exhibitionnistes que chez Russ Meyer (avec un irrépressible besoin d'exposer leurs opulantes poitrines, quitte à les enduire d'huile en sus), la gentille sainte-nitouche courageuse (forcément mignonne et pure) ou encore le bon samaritain de service (fatalement séduisant et ténébreux). Bien sûr, notre cher empêcheur de tourner en rond préféré (Jason Voorhees, ce bon vieux gardien de la vertu et des valeurs morales puritaines) est toujours d'attaque pour trancher joyeusement dans le tas des impies qui fument, boient, se droguent et forniquent à tout va.

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« Il ne peut plus rien nous arriver d'affreeeuux maintenaaannt ! »

Alors certes, le scénario est absolument naze (et sans surprise, l'ordre des morts de faisant pas l'ombre d'un doute
), les dialogues insipides (comme dans tout bon vieux teen-movie crétin lambda), et les personnages ultra-caricaturaux (du blondinet snobinard au sportif bourrin, en passant par l'asiatique comme argument comique et jusqu'au black forcément accro à la fumette et au rap, auquels s'adjoignent quelques belles plantes passablement stupides). Mais en même temps, c'était déjà le cas dans la saga originelle (dans un sens, c'est qu'on pourrait même appeler la fidélité au matériau d'origine). D'ailleurs, personne ne semble dupe ici sur la "qualité" de la marchandise (un personnage affirmera d'ailleurs qu'ils ne sont qu'une accumulation de clichés). Rien de très étonnant donc à ce que les personnage agissent comme des abrutis complets et se distinguent seulement par une absence totale de bon sens : comme rester seul dans un grand cabanon vide de longues minutes jusqu'à ce que croquemitaine débarque, se jeter volontairement dans la gueule du loup avec un wok et une spatule de cuisine comme seules protections, ou encore se décider d'un coup à faire deux groupes de deux (les amateurs de Jean-Marie Bigard apprécieront). Et comme, en plus d'être totalement insipides, les personnages sont joués pas d'illustres inconnus (hormis Jared Padalecki vu dans Supernatural et Danielle Panabaker qui apparaît dans la série Shark, je n'en connaissais d'ailleurs aucun), il va s'en dire que l'identification n'est pas à son paroxysme. Et la perspective qu'ils soient rapidement charcuté avec une sauvagerie inventive nous intéresse finalement bien plus que leur éventuelle survie. À ce niveau-là, difficile de blâmer les concepteurs du film. Le Jason nouveau est franchement impressionnant (Nispel sait mettre en valeur son poulain), toujours aussi brutal et rivalise même d'ingéniosité avec le tueur de Saw en ce qui concerne l'élaboration inventive des traquenards sournois qu'il tend à ses proies (avec autant de dextérité pour manier la machette ou les flèches que Rambo, et un goût prononcé pour les pièges à loup façon Severance). Dans la peau du tueur au masque de Hockey, Derek Mears a une véritable présence à l'écran ; même s'il manque au personnage un soupçon de personnalité pour marquer durablement les esprits.

Pourtant, Nispel (tout comme il l'avait fait pour Massacre à la tronçonneuse) ne lésine pas sur les moyens à ce niveau-là. Mais à tant chercher à ancrer le croquemitaine dans une réalité tangible (le montrant plus comme un marginal sanguinaire vivant en reclus que comme une créature démoniaque quasi-surnaturelle nqui ne sortirait de sa léthargie que pour assouvir ses instincts meurtriers), le cinéaste le décrédibilise quelque peu. Hormis son goût pour le sang, Jason n'a en effet pas grand chose à voir avec un sociopathe comme Leatherface. Il court le 100 mètres plus rapidement qu'Usain Bolt, explose complètement les performances de Chow Yun-Fat dans Tigre & Dragon pour ce qui est des bonds aériens et en remontre même à Jésus concernant le don d'ubiquité (les amateurs des Inconnus apprécieront). Dans ces conditions, difficile d'accrocher à l'ambiance redneck de son antre ; même si on apprécie toujours autant l'affection de Nispel pour les purs trognes de bouseux (à l'instar de cette vieille folle avec son chien ou de ce chauffeur tout droit sortis de son remake du film de Hooper ; j'ai même cru apercervoir Terrence "Old Monty" Evans à un moment), ainsi que la photographie toujours aussi léchée du talentueux Daniel Pearl (à qui on devait déjà celle du Massacre à la tronçonneuse de Nispel, mais aussi de l'original de Hooper). Pour le reste, le réalisateur demeure très fidèle au matériau d'origine, multipliant les clins d'œil (décors, répliques, bande son et même certains plans) et les morts (les premières minutes dérouillent sévèrement en terme de sauvagerie !). Et bien que celles-ci soient extrêmement balisées (tout comme les sursauts mécaniquement orchestrés à base de musique tonitruante accentuant chaque effet), elles sont traitées avec une indéniable efficacité. À défaut d'offrir une relecture véritablement pertinente de la saga, Marcus Nispel en réalise de loin l'opus le plus violent et le plus glauque de la série ;  certains meurtres s'avèrant pour le coup particulièrement jouissifs (la nana qui se prend la machette dans la tête notamment), voire terriblement vicieux (avec le sac de couchage). Et même si ça manque d'une perversité à la Rob Zombie ou de l'inventivité d'un Destination finale, ce Vendredi 13 remplit grosso-merdo son contrat de pur divertissement sadique et crétin, mais tout à fait assumé. Lucide, l'intéressé avait d'ailleurs déclaré en février de cette année dans L'Écran Fantastique : « Nous n'avons pas la prétention de réaliser un chef d'œuvre ». Juste de contenter les fans ?

Même si on ne peut que regretter que Vendredi 13 ne soit pas plus mémorable (surtout que Marcus Nispel nous a déjà prouvé qu'il est capable de nettement mieux), il semble bien difficile d'en vouloir au réalisateur. Certes, le film n'est pas terrible, mais la saga originale ne l'était pas non plus. Et de fait, Marcus Nispel en signe juste l'un des meilleurs volets (ou des moins pires, selon votre perception).

Films de Marcus Nispel chroniqués ici : Massacre à la tronçonneuse ; Vendredi 13


Pour voir d'autres chroniques de films : cliquez-ici

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P
Vendredi 13 n'est pas une série surestimé. Comme tu l'as dis et précisé, c'est une franchise naze qui est cliché, bien lourd et ridicule... mais c'est ce qu'on lui demande, un peu comme un nanars, avec des fois des bonnes idées (comme la baston contre un renoi dans un toit de new york dans jason à new york, le film complètement nul de bout en bout nous réveille avec cette scène nanardesque et complètement loufoque) en gros un plaisir coupable de merde, je les ai pas tous vu, mais j'ai vu le un et c'est sur que c'était une catastrophe car ca se prenait au sérieuxalors que bizarrement l'épisode préféré est jason x car jamais il ne se prends au sérieux, c'est même limite une comédie d'humour noir tellement il n'y a aucune scènes qui fait peur
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S
<br /> <br /> Bonjour Pac,<br /> <br /> Quand je dis que les Vendredi 13 est "surestimée", c'est qu'elle me semble étonnamment mythique pour une saga d'une si piètre qualité cinématographique. Contrairement aux<br /> différents Halloween par exemple qui remplissent bien mieux leur rôle de slashers flippants et aux films de la Trauma qui, en terme de divertissement crétin, sont nettement plus fun. Cela<br /> dit, Jason X est effectivement très fendard par sa débilité (c'est peut-être l'opus que je "préfère"). <br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.<br /> <br /> <br /> <br />
V
Comme promis après avoir chroniqué ce film sur mon blog (ce remake est d'ailleurs l'occasion pour moi d'avoir fêter sur mon blog mon 500ème avis de film - 501 avec duel ^^), je reviens vers le tien pour te laisser une trace de mon passage ou je vois que globalement on a apprécier tout les deux ce long métrage tout en lui reconnaissant tout ses défauts. Un bon film pop corn comme je les aime et ue adaptation fidèle injustement descendu par la critique je trouve.Vladps : Gran Torino est pas le meilleur Eastwood et the wrestler reste mon coup de coeur 2009 mais eastwood nous offre une nouvelle fois un très bon film :) *****
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S
<br /> <br /> Bonsoir Vlad,<br /> <br /> 500 avis de films... Et bien, quelle quantité ! Il va bien me falloir 2 ou 3 ans avant d'en arriver là ! Remarque que, vu la longueur de mes billets, certains comptent double (voire<br /> triple) ! Non ? ^__^<br /> <br /> Concernant la critique assassine sur Vendredi 13, la plupart ne connaissait visiblement pas la saga originale ou ne l'appréciait pas des masses. Alors bon...<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.<br /> <br /> PS: Ravi que Gran Torino t'ait plus en tout cas ! <br /> <br /> <br /> <br />
E
Certes la saga venderdi 13 n'est pas fameuse ni mémorable mais n'oublions pas de dire que Nispel avait annoncé du sang neus sur ce nouvel opus, totalement vain et baignant ds le slasher classique.
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S
<br /> <br /> Bonsoir Olivier,<br /> <br /> "Vain et baignant dans le slasher classique". C'est bien vrai. J'avoue que j'aurais également préféré quelque chose de plus couillu de la part de Nispel qu'un décalque modernisé de la<br /> piètre saga originale...<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.<br /> <br /> <br /> <br />
R
Bonjour Shin,Ce n'est pas moi en tous cas qui te "taperait" pour avoir descendu cette franchise consternante dès le premier opus. Encore d'accord avec toi pour détacher le 4eme film du reste même si, on le sait, aux pays des aveugles...Pourtant, nous risquons à nouveau d'en bouffer du tueur au masque de hockey si on considère l'énorme succès que ce remake a remporté au box office. Comme l'original finalement. Allez, on repart pour 10 films ? Robby
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S
<br /> <br /> Bonsoir Robby,<br /> <br /> Tu me rassures car il faudrait être sacrément aveugle (ou d'une mauvaise foi absolue) pour prétendre que la saga Vendredi 13 n'est composé que de chefs-d'oeuvre du 7e art ! Très<br /> peu d'opus peuvent être sauvés et ils le doivent surtout au charisme de Jason (ainsi qu'à deux ou trois trouvailles sanglantes).<br /> <br /> Et même si le film de Nispel relève un peu (mais juste un peu) le niveau, je ne suis pas certain d'être prêt à encaisser une nouvelle fournée du genre.<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.<br /> <br /> <br /> <br />
V
Salut Steph',Comment ca va ? Trouvant enfin le temps de me poser cinq minutes, je viens sur ton blog voir tes nouveautés. J'ai bien aimé ce vendredi 13. Ca m'as donné un pretexte pour voir la saga d'origine que je trouve aps top d'ailleurs mais bon qui est intéréssant à regarder au moins une fois juste pour le fun tout de même (j'ai quand même une nettte préférence pour freddy et Michael Myers avant tout). J'ai pas lu ton billet encore car j'ai pas encore redigé mon avis sur ce film mais promis, dès que ca sera fait, je reviendrais lire ce film qu'apparament vu les smiley tu as quand même bien aimé ^^.A bientôt,Vlad
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S
<br /> <br /> Bonjour Vlad,<br /> <br /> Globalement nous sommes d'accord et je ne manquerai pas de lire ton avis lorsque tu l'auras publié. <br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Shin.<br /> <br /> <br /> <br />